« Le coût de la pollution de l’air dépasse 100 milliards d’euros »

Publié le par Notre Terre

« Le coût de la pollution de l’air dépasse 100 milliards d’euros »

Dans un rapport qu’il présente aujourd’hui avec Leila Aïchi (Europe Ecologie - Les Verts), le sénateur Jean-François Husson (Les Républicains) tire la sonnette d’alarme sur les consèquences de la mauvaise qualité de l’air.

 

La commission d’enquête sur la pollution de l’air rend aujourd’hui ses conclusions sur les coûts pour la France des rejets atmosphériques. L’un de ses rapporteurs nous livre en avant-première les chiffrages précis.

 

À combien s’élève le coût de la pollution de l’air en France ?

Sur le plan sanitaire (hospitalisations, maladies, arrêts de travail…), le coût économique et financier de la pollution représente entre 68 et 97 milliards d’euros sur une année. Mais les coûts sanitaires ne sont pas les seuls. Un simple exemple : la réfection du Panthéon à Paris était chiffrée à 90 000 euros. Elle a coûté dix fois plus cher en raison de la forte présence de plomb dans la façade. Nous estimons que la pollution coûte 4,3 milliards d’euros par an en matière de bâtiment ainsi qu’en termes de réduction du rendement des productions agricoles.

 

Donc, si on prend la fourchette haute des estimations, la pollution coûte a minima 101 milliards d’euros par an à la société française. Par ailleurs, la pollution de l’air intérieur représente 19 milliards d’euros par an, mais il est difficile d’additionner ces chiffres, car il y a une perméabilité de l’air extérieur et de l’air intérieur.

 

Que préconisez-vous dans votre rapport ?

Il faut s’attaquer à la pollution de fond, celle du quotidien, et pas uniquement aux pics. Dans certains territoires, elle atteint des niveaux supérieurs aux normes européennes en permanence ! Nous risquons des amendes de l’Europe, mais l’État est défaillant et ne met pas de mesures en œuvre pour y remédier.

 

Faut-il une fiscalité plus dure sur les carburants ?

Nous pouvons actionner trois leviers : la réglementation, la fiscalité et la pédagogie alliée à l’innovation. La réglementation est de loin le levier le plus efficace, car elle impose d’agir dans un certain sens. Vient ensuite la fiscalité. Nous proposons de taxer de manière identique à l’horizon 2020 l’essence et le diesel (moins taxé aujourd’hui alors que plus polluant). Nous proposons également de réfléchir à des mesures permettant d’amener certains pollueurs à modifier leur comportement. Mais des mesures doivent être prises à niveau constant de fiscalité : si l’on crée de nouvelles taxes, il faudra en enlever d’autres dans d’autres domaines. Enfin, il faut jouer la carte de l’innovation.

 

En encourageant les technologies propres, la voiture électrique ?

Les innovations ne sont pas uniquement dans l’automobile. Dans l’agriculture, la lutte contre la pollution est possible à travers de nouvelles manières de pratiquer les cultures ou grâce à du nouveau matériel agricole qui permet de limiter la fuite dans l’air de composants mauvais pour l’homme. Il est notamment nécessaire d’investir massivement sur la recherche et l’innovation par le biais des programmes d’investissements d’avenir. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas le coût que la pollution représente pour notre société !

 

Source : dernières nouvelles d'Alsace

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article