La couche d'ozone va mieux !
Bonne nouvelle ! Une étude américaine, publiée jeudi 30 juin dans la revue américaine Sciences, révèle que le trou de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique se résorbe. Selon les scientifiques, il a diminué en seize ans de plus de 4 millions de km2, soit environ la moitié de la superficie des Etats-Unis.
La diminution de l’épaisseur de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, plus connu sous l’appellation de «trou de la couche d’ozone», a été causée par l’émission de chlorofluorocarbures (CFC). Derrière ce terme barbare se cachent des gaz artificiels, inventés par l’ingénieur américain Thomas Midgley en 1928, et qui ont trouvé dans les années 60 beaucoup d’applications : systèmes de climatisation, réfrigérateurs, extincteurs ou encore aérosols. Problème : «Ils ont été développés sans qu’on ait réfléchi à leur cycle complet, explique Slimane Bekki, directeur de recherche au CNRS. Les CFC sont émis à la surface mais ils ne sont pas éliminés dans la basse atmosphère. Ils sont transportés par les vents dans les hautes altitudes où ils se dissocient et relâchent du chlore et du brome qui détruisent la couche d’ozone.»
Ce n’est qu’en 1985 que les scientifiques découvrent l’existence au-dessus de l’Antarctique de ce trou dans la couche d’ozone. Le lien de cause à effet avec les CFC est très vite établi par les chercheurs. En 1987, le protocole de Montréal, signé par la Communauté économique européenne (CEE) et 24 autres pays, acte l’élimination progressive de l’utilisation et de la production des substances qui appauvrissent la couche d’ozone, CFC en tête. Ratifié entre-temps par l’ensemble des pays du monde, ce traité est un succès. «Les composés CFC ne sont plus émis depuis 1997 dans les pays développés et depuis 2010 dans les pays en développement», note Sophie Godin-Beekmann, directrice de recherche au CNRS. Seule ombre au tableau, «les CFC ont de très longues durées de vie, entre cinquante et cent ans, leur concentration diminue donc doucement dans l’atmosphère, révèle Slimane Bekki, il faudra attendre la fin du siècle pour retrouver des niveaux de chlore et de brome qui correspondent aux années 50.»
La couche d’ozone filtre les rayons ultraviolets du soleil nocifs pour les êtres vivants et les végétaux. Un pare-soleil primordial : «D’ici à 2030, le protocole de Montréal aura évité deux millions de cancers de la peau par an, des dégâts oculaires et immunitaires sur les humains, et aura aussi protégé la faune et l’agriculture», estime le Programme des Nations unies pour l’environnement. Selon les prévisions, une résorbation complète de la couche d’ozone est prévue avant 2050.