Obama crée la plus grande réserve marine du monde
A quelques mois de la fin de son mandat, Barack Obama s’est rendu jeudi 1er septembre dans la plus grande réserve naturelle marine du monde, située à Hawaï. Le président américain entend bien conforter son image de défenseur de l’environnement.
Il en rêvait et il l’a fait. Quand Obama a proposé d’étendre la réserve naturelle marine aux îles isolées du Pacifique en 2014, il a dit à John Podesta, qui était alors conseiller spécial de la Maison-Blanche, qu’il voulait voir, par lui-même, les atolls et les récifs protégés. C’est chose faite.
Jeudi 1er septembre, le président s’est rendu sur l’atoll de Midway au milieu de la réserve de Papahānaumokuākea dans l’archipel d’Hawaï. L’objectif était de vanter sa décision de quadrupler la taille du sanctuaire, ce qui en fait désormais la plus grande réserve naturelle marine du monde.
Cité par The Wall Street Journal, Obama a déclaré que la préservation de cet environnement permettrait aux Américains de “faire de la recherche pour mieux connaître nos océans”, dans une zone particulièrement touchée par le changement climatique.
L’expansion de ce “monument national”, d’abord proclamé par le président George W. Bush en 2006, est l’aboutissement d’une campagne menée par des groupes écologistes et autochtones d’Hawaï.
La pêche commerciale interdite
Mais cette initiative, qui élargit la zone où la pêche commerciale est interdite, est source de division parmi les politiciens locaux et a soulevé des inquiétudes quant à son impact sur l’industrie de la pêche de l’État.
Eric Kingma, un coordinateur du conseil de la pêche basé à Honolulu, a expliqué que la mesure était “inutile” et qu’elle aurait une incidence sur l’économie du secteur. “Environ 10% des prises annuelles proviennent de cette région désormais comprise dans la réserve, ce qui représente une perte d’environ 10 millions de dollars pour les pêcheurs locaux”, poursuit The Wall Street Journal. La région a également une importance culturelle et spirituelle pour les Hawaïens.
Coup politique ou préoccupation environnementale ?
“À l’approche de la fin de son mandat, Obama est peut-être pleinement entré dans la phase des grands coups d’éclat de sa présidence”, analyse The Washington Post. “Le moment où les présidents sortants cherchent à négocier des accords de paix de dernière minute, finalisent des règlementations et commencent à peaufiner leurs discours d’adieux”.
Theodore Roosevelt avait ainsi désigné le Grand Canyon en tant que monument national peu avant de quitter ses fonctions. Et Bill Clinton a utilisé sa dernière apparition dans la East Room de la Maison-Blanche, le 17 janvier 2001 (…) pour désigner deux nouveaux ‘monuments nationaux’ dans le Montana et promouvoir à titre posthume l’explorateur William Clark au rang de capitaine.”