La majorité des décès dans le monde est due au mode de vie
Au niveau mondial, les maladies liées au mode de vie causent désormais plus de décès que les virus et les bactéries.
Les années 2014 et 2015 ont été marquées par le virus Ebola, qui a fait plus de 11.300 morts principalement en Afrique de l'Ouest, l'année 2016 sera sûrement celle du virus Zika, touchant 73 pays, majoritairement en Amérique latine et dans les Caraïbes. Et pourtant, malgré ce que l'on pourrait penser, ce ne sont pas les maladies transmissibles qui provoquent le plus de décès dans le monde, mais des affections liées au mode de vie, telles que les pathologies cardiovasculaires, le diabète, ou encore la maladie d'Alzheimer. C'est le bilan dressé par une étude de vaste ampleur réalisée par l'Institut des mesures et évaluations de la santé (IHME) et publiée dans The Lancet.
Selon cette étude rassemblant les causes de décès de 195 pays et territoires, l'espérance de vie dans le monde a augmenté de plus de 10 ans entre 1980 et 2015, pour atteindre 69 ans en moyenne chez les hommes et 78,4 ans chez les femmes. L'une des principales raisons de cet accroissement est "la chute des taux de mortalité pour de nombreuses maladies transmissibles" : le Sida a fait 1,2 million de morts en 2015, mais c'est 33% de moins qu'en 2005, tandis que les décès dus au paludisme ont baissé de 37% à 730.000 sur la même période. Les décès par maladie cardiovasculaire ou par cancer ont eux aussi reflué, mais à un rythme plus lent. Résultat, sur les 56 millions de décès constatés en 2015, 70% ont été causés par des maladies non transmissibles, souvent liées au mode de vie (alimentation, activité physique, tabac, alcool, etc.).
Depuis les années 1990, le surpoids et l'obésité, facteurs de risque de maladie chronique comme l'hypertension artérielle, ont bondi particulièrement dans les pays développés. Une évolution encore plus nette dans les pays dont l'indice socio-démographique est élevé ou moyen (Europe, Amérique du Nord) puisque les maladies coronariennes et les accidents vasculaires cérébraux y sont les premières causes de mort prématurée.
Dans les pays où cet indice est plus faible, les infections des voies respiratoires inférieures arrivent en tête, suivies par le paludisme et l'encéphalopathie du nouveau-né (troubles neurologiques liés à la privation d'oxygène lors de l'accouchement), puis la diarrhée. "Les pays concernés doivent prendre conscience de cette transition pour mieux orienter leurs politiques de santé s'ils veulent atteindre d'ici à 2030 les Objectifs de développement durable fixés par les Nations unies", conclut l'étude.
Source : Sciences & Avenir. Avec AFP