Le grand boom des énergies renouvelables
Pour la première fois dans l'Histoire, les investissements financiers et technologiques dans les énergies renouvelables sont deux fois plus importants que dans les mines de charbon, les puits pétroliers et de gaz.
Le dix-huitième colloque des énergies renouvelables a eu lieu à Paris mardi 31 janvier. Il tombe à pic après les déclarations tonitruantes et le scepticisme de Donald Trump sur la transition énergétique. Ce rassemblement de tous les grands producteurs d’énergie devrait faire la démonstration que le 45e président des États-Unis a peut-être la foi du charbonnier, mais qu’il n'a pas encore travaillé ses dossiers. Pour la première fois dans l'Histoire, les investissements financiers et technologiques dans les énergies renouvelables sont deux fois plus importants que dans les mines de charbon, les puits pétroliers et de gaz : 250 milliards pour les énergies vertes, 150 pour les énergies fossiles.
Derrière ces chiffres il y a une révolution en marche, qui s’appuie sur deux piliers. D'abord la technologie qui défriche tous les jours de nouveaux terrains. Dans le solaire, par exemple, le coût de production d'un panneau a été divisé par deux et sa durée de vie multiplié par six en vingt ans. Ensuite, le prix de l’électricité : on obtient aujourd'hui un mégawatt solaire pour 30 dollars quand la même quantité d’énergie produite par un EPR nucléaire revient à 110 euros.
La montée en flèche du solaire est très récente. Cette source ne fournit au total que 2% de la consommation énergétique mondiale. Mais c’est vrai que c’est celle qui a le vent en poupe. En moins de dix ans, le nombre de panneaux s'est multiplié de façon exponentielle. On en compte plus d’un milliard répartis sur les cinq continents. Avec une présence massive en Chine qui, par ailleurs, concentre les trois principaux fabricants de panneaux photovoltaïques. Il faut dire, grâce aux progrès techniques, l'objectif d’une autonomie individuelle (c’est-à-dire être le producteur de sa propre consommation) est désormais atteint.
C’est pour cela qu’un géant de l’énergie fossile comme Total s’est emparé de l’un des fabricants les plus performants de panneaux solaires en Californie, et qu’il vient de racheter les batteries SAFT qui développent des solutions de stockages de l’énergie. Les Anglo-saxons font de même.
La fin programmée du pétrole et du charbon n'est pas à prévoir dans un horizon proche. Mais sur le fond, l’affaire est entendue. Quand 600 des plus puissantes entreprises de la planète s’alarment du mépris de Donald Trump vis-à-vis du problème des rejets de CO2, quand Bill Gates investi 1 milliard dans les énergies nouvelles, quand le 19e congrès du Parti communiste chinois impose la priorité aux énergies alternatives, vous avez le sens du vent. Ce sera plus long que souhaité - une, voire deux générations - mais c’est inéluctable.
Source : RTL.fr