La forêt tropicale, une « machine naturelle » anti-sécheresse
Selon Antonio Donato Nobre, chercheur à l’Institut national de recherche sur l’Amazonie et fervent opposant de la déforestation, « les processus naturels à l’oeuvre dans les forêts tropicales ont atteint une complexité qui dépasse notre compréhension, un nombre astronomique d’organismes naturels travaillant ensemble comme de petits moteurs, et qui ensemble constituent une formidable machine de régulation environnementale ».
Pour ce scientifique, si l’air au-dessus de nos têtes est un océan gazeux, la forêt tropicale est « un océan vert ». En d’autres mots, en s’évaporant, l’eau s’accumule dans les nuages, mais sa source est la forêt tropicale, où elle s’accumule sous forme de rosée sur les feuilles, qui est elle-même livrée par le tronc des arbres et plantes depuis la terre.
Lorsque la forêt tropicale disparaît, c’est ce processus tout entier qui stoppe net. Les arbres et plantes ne sont plus là pour aspirer et livrer à la surface l’eau qui s’est accumulée dans la terre, et ils ne sont plus là pour permettre son évaporation dans l’atmosphère non plus. Résultat : l’eau reste captée dans la terre, les pluies se font de plus en plus rares.