La FAO met en garde contre le risque de pénurie alimentaire faute de biodiversité
Dans un rapport, le premier de ce genre, l’organisation onusienne s’inquiète de la disparition de myriades d’organismes à la base de la production agricole.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) met en garde, dans un rapport alarmant publié vendredi 22 février, sur le risque de pénurie alimentaire dû à diminution drastique de la biodiversité dans l’agriculture et l’alimentation.
Ce rapport, le premier de ce genre jamais réalisé par la FAO, « présente des preuves toujours plus nombreuses que la biodiversité qui est à la base de nos systèmes d’alimentation, à tous les niveaux, est en baisse à travers le monde ».
Des myriades d’organismes qui sont aussi à la base de la production agricole, comme certains insectes, voire de micro-organismes, participent à cette biodiversité, mais sont menacés. Tous les jours des espèces ou des plantes, qui ne pourront jamais êtres retrouvées, disparaissent, avertit ce rapport.
Or les productions agricoles qui manquent de diversité dans les cultures sont beaucoup plus vulnérables à des chocs comme des maladies ou des parasites que celles qui reposent sur plus de biodiversité, assure la FAO. Et de citer en exemple les conséquences dramatiques de la quasi-disparition de la pomme de terre en Irlande au milieu du XIXe siècle, qui servait alors de nourriture de base aux paysans de l’île.
Une biodiversité particulièrement menacée en Amérique latine
Depuis, les pratiques agricoles visant à favoriser la biodiversité ont certes progressé, mais il reste encore beaucoup à faire, selon la FAO, qui appelle les gouvernements à se saisir du problème.
L’organisation des Nations unies prend également plusieurs exemples pour illustrer l’importance de cette biodiversité des espèces et des cultures. L’humanité cultive environ 6 000 plantes pour se nourrir, mais, en réalité, seules 200 d’entre elles contribuent à remplir son assiette et neuf seulement représentent 66 % de toutes les récoltes dans le monde.
L’organisation internationale souligne aussi que 75 % des récoltes dans le monde dépendent de la pollinisation, au moment où les colonies d’abeilles, par exemple, se font de plus en plus rares.
Source : le monde.fr