Coronavirus : les émissions chinoises de CO2 en chute libre
Le coronavirus devient l'allié inattendu de la décroissance et de l'antimondialisation
L'épidémie de coronavirus, qui paralyse l'activité économique en Chine, pourrait avoir réduit les émissions de CO2 du géant asiatique d'au moins un quart, selon une étude. Les effets pourraient cependant n'être que momentanés.
L'épidémie du coronavirus a des conséquences insoupçonnées. En paralysant l'activité économique de la Chine, le virus a permis de réduire les émissions de CO2 du pays d'au moins un quart. C'est ce que révèle une étude publiée ce mercredi, tout en soulignant que cet effet pourrait n'être que momentané.
Il faut dire qu'entre les congés du Nouvel an lunaire prolongés et les mesures drastiques de confinement, de nombreuses usines sont restées à l'arrêt ou n'ont fonctionné qu'au ralenti. Conséquence : la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre ont chuté de 100 millions de tonnes par rapport à la même période de l'an dernier, selon l'étude diffusée par le site spécialisé Carbon Brief.
Risques d'une compensation de la perte de productivité
« La réduction de la consommation de charbon et de pétrole montre une réduction d'au moins 25 % des émissions par rapport à la période comparable de l'an passé », note l'étude. Soit une baisse équivalente à 6 % des émissions mondiales sur la période.
Pour autant, « la véritable question est de savoir si l'impact sera durable et s'il ne sera pas annulé, voir inversé » par la suite, insiste les auteurs de l'étude. Selon le cabinet BloombergNEF, les émissions chinoises pourraient augmenter sur l'année en raison du plan attendu de relance économique des autorités, à grands coups de chantiers d'infrastructures très énergivores.
« Quand l'épidémie aura reflué, il est probable qu'on constate une pollution de rétorsion, avec des usines maximisant leur production pour compenser leurs pertes après leur fermeture prolongée », a indiqué à l'AFP Li Shuo, porte-parole de Greenpeace Chine. « C'est d'autant plus probable que le gouvernement » n'a pas abaissé ses objectifs économiques, poursuit-il. « Ceux qui croient pouvoir saluer une pause bienvenue dans l'urgence climatique devraient retenir leur optimisme ».
Les résultats d'Apple sont en baisse à cause de l’épidémie du coronavirus. Cela montre à quel point la marque américaine est dépendante de la Chine. Apple l’a annoncé : pour son deuxième trimestre, elle n’atteindra pas l’objectif qu’elle s’était fixé. La marque à la pomme avait prévu un chiffre d’affaires autour de 60 milliards d’euros. Ce sera moins, parce qu’elle subit de plein fouet l’épidémie de coronavirus qui ravage la Chine. Et pour cause, c’est dans ce pays qu’elle produit la majorité de ses produits, et notamment ses célèbres iPhones. Comme les usines chinoises sont fermées ou tournent au ralenti depuis plusieurs semaines, Apple prévient : il y aura des ruptures de stock un peu partout dans le monde, et la sortie de son futur modèle prévu au printemps sera perturbée.
Cela se ressent sur les marchés boursiers où la plupart des valeurs de la tech sont chahutées. Parce que la Chine, c’est l’usine d’Apple mais pas seulement. Toutes les marques s’y approvisionnent. C’est en Chine que l’on fabrique plus de la moitié des écrans plats, des téléphones portables, des composants électroniques de la planète. Autre exemple : il y a quelques jours, le japonais Nintendo a lui aussi annoncé des retards de livraisons pour sa console Switch , et ça affecte tellement son business qu’il envisage même de reconcentrer sa production au Vietnam si jamais la situation empirait en Chine.