Une forêt de 35 hectares réhabilitée et ouverte au public en Essonne
Ce n’est pas tous les jours que l’on inaugure la nature. « C’est rare de pouvoir ouvrir une forêt dans un département. Ça fait plaisir », se réjouit , François Durovray, président du conseil départemental de l’Essonne. A partir de ce samedi, les Essonniens vont pouvoir profiter de la toute nouvelle forêt départementale de la Barre, située sur les territoires d’Etréchy, d’Auvers-Saint-Georges et de Morigny-Champigny, à 45 km au sud de Paris.
Pendant tout l’été et jusqu’en septembre, le département a mené des travaux d’aménagement de ce massif boisé de 35 hectares, légué par un propriétaire privé essonnien « sous réserve de protection et d’ouverture au public ». « Nous avons eu cette opportunité sur cet espace jusqu’ici fermé au public et qui n’était pas entretenu. Nous avons repris la forêt à la fin de l’année 2019 et on a effectué des travaux d’aménagement pour 300.000 euros. Ce qui permet aujourd’hui d’accueillir le public, dans le strict respect de la nature », poursuit François Durovray. Sur les 35 hectares, 25 sont aménagés pour le public, les 10 autres restants sont constitués de boisements humides. Un juste équilibre, toujours avec la flore en ligne de mire. Mais aussi la faune.
Crapauds, insectes et oiseaux
Le département a ainsi sécurisé et nettoyé deux chemins existants, dont un sentier de grande randonnée (GR). Une partie se situe également sur l’itinéraire départemental de randonnée « Le chemin des sables ». Quelques installations ont été déployées. « Une plateforme d’observation, enrichie d’une table d’orientation, offrira aux promeneurs une vue imprenable sur la vallée de la Juine et la forêt régionale d’Etrechy, jusqu’au domaine de Jeurre au sud et au domaine départemental de Chamarande au nord », se félicite-t-on au département.
Les travaux ont aussi consisté à créer deux mares afin que les crapauds, nombreux à fréquenter cette forêt, n’aient plus à traverser la RD17 pour rejoindre une mare déjà existante et s’y reproduisent. Le département va également remettre en lumière la lande à bruyères, habitat d’intérêt communautaire (Natura 2000), qui abrite des insectes et des oiseaux. Selon le département, cette restauration pourrait aussi permettre le retour de l'engoulevent d’Europe, petit oiseau migrateur nocturne. Afin de mettre en valeur les atouts de ce massif, quinze panneaux pédagogiques vont compléter ces aménagements, notamment pour présenter l’histoire du site, comme l’exploitation des anciennes carrières de grès, les différents habitats présents (boisements, prairies, landes, mares), leur intérêt écologique ainsi que la faune et la flore qui s’y épanouissent. Une dynamique qui pourrait se poursuivre.
L'Essonne mène « une politique très active d’achat d’espaces naturels »
« Nous cherchons des opportunités pour refaire ces opérations. L’idée serait de relier des massifs entre eux et travailler sur le principe de forêt linéaire et donner de la cohérence à l’ensemble. Nous avons une politique très active d’achat d’espaces naturels », insiste François Durovray. Un constat d’autant plus vrai en temps de crise sanitaire et après un confinement.
« Nous avons vu pendant la crise que le rapport à la nature, le végétal était nécessaire. Le risque c’est que la ville grignote ces espaces donc on accompagne les communes qui veulent stopper l’urbanisation. On travaille beaucoup là-dessus. La forêt de la Barre est une première étape et on ne compte pas en rester là », assure-t-il. Actuellement, le département de l’Essonne est déjà propriétaire de 650 hectares de forêts répartis en neuf massifs forestiers aménagés pour l’accueil du public.