Réchauffement climatique : la mortalité va augmenter de plus de 40 % si on dépasse ce seuil
Alors que le dernier rapport publié par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) se concentre sur les impacts du réchauffement climatique sur la Planète et sur les populations, des chercheurs nous apprennent aujourd'hui qu'un réchauffement supérieur à 2 °C ferait peser sur nous un risque accru de mourir de chaud.
Depuis l'ère préindustrielle, la Terre s'est réchauffée d'environ 1,1 °C. En cause, faut-il encore le rappeler, nos émissions de gaz à effet de serre. Pour l'heure, à la faveur notamment d'hivers plus cléments, la mortalité globale liée à la température semble en légère diminution. Mais des chercheurs de l’University College London (UCL, Royaume-Uni) rapportent aujourd'hui que cette mortalité augmenterait considérablement si le réchauffement climatique devait dépasser les 2 °C.
Les travaux des chercheurs examinent l'impact du changement climatique sur le nombre de décès directement liés à la température. Le tout pour l'Angleterre et le Pays de Galles. Considérant tout autant les risques liés au chaud en été et au froid en hiver. Leur conclusion : pendant les jours les plus chauds de l'année, la mortalité augmentera de pas moins de 42 % par rapport aux niveaux préindustriels.
Les chercheurs notent qu'à mesure que la température moyenne mondiale augmente, la mortalité liée aux températures en été augmentera à un rythme rapide et non linéaire. Avec une accélération et un risque bien plus élevé dès lors que le réchauffement atteint les 2,5 °C. À +3 °C, la hausse de mortalité pourrait atteindre les 75 %.
Un réel avantage à limiter le réchauffement
En hiver, le taux de mortalité semble vouloir continuer à diminuer. Mais le résultat est à prendre avec précaution. Car il ne tient pas compte des décès liés aux événements météorologiques extrêmes qui pourront, dans le contexte de réchauffement, survenir de manière plus fréquente et plus marquée, notamment au cours de cette saison.
Jusqu'à aujourd'hui, la plupart des décès liés à la température en Angleterre et au Pays de Galles -- 9 % des décès en 2021 -- reste d'ailleurs dû aux températures froides. Un chiffre que les chercheurs attendent à voir encore diminuer. De manière tout à fait linéaire avec la poursuite du changement climatique.
Mais à l'avenir, si le réchauffement dépasse les 2 °C, ce ne seront pas seulement les jours de canicules qui seront à craindre, mais aussi les jours durant lesquels les températures d'été seront de niveau moyen. Ainsi les conséquences de 2 °C de réchauffement seront bien plus importantes que ce que les chercheurs avaient imaginé par le passé. Une nouvelle manière, après la récente publication du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) consacré justement aux impacts du changement climatique sur nos vies, de montrer à quel point il est important de limiter le réchauffement. Car cela pourrait avoir des avantages substantiels sur notre santé.
Plus d'un tiers des décès, dans lesquels de fortes chaleurs sont impliquées entre 1991 et 2018, est attribuable au réchauffement climatique causé par les activités anthropiques, selon une étude parue dans Nature Climate Change.