Agriculture bio : La Cour des comptes épingle l’État
Selon la Cour des comptes, seuls 10,3 % de la surface agricole sont consacrés au bio, alors que l’objectif pour 2022 était de 15 %. Pourtant, des bénéfices tant environnementaux que sanitaires liés au bio existent… De quoi demander à l’État de réorienter les soutiens publics à l’agriculture au profit de la filière bio.
Le compte n’y est pas. Pour atteindre les objectifs de 15 % des surfaces agricoles bio en 2022 et 20 % d’aliments dans les cantines, les moyens mis en œuvre par l’État ne sont tout simplement pas à la hauteur.
C’est ce que constate la Cour des comptes dans un rapport salé, paru en juin 2022. Seuls 10,3 % de la surface agricole sont consacrés au bio et, malgré l’engagement de certaines collectivités, le bio plafonne à 5-6 % dans les cantines.
La réalisation des objectifs futurs (18 % de la surface agricole en bio en 2027 et 25 % en 2030) est loin d’être assurée. Insuffisance des crédits et de la communication, plafonnement des aides à la conversion, suppression de l’aide au maintien en AB, retards de paiement et rejets de demandes d’aides… pour la Cour des comptes, la politique menée par le ministère de l’Agriculture depuis 2010 a, au mieux, accompagné – et parfois freiné – le développement de l’agriculture biologique mais, dans tous les cas, n’a pas joué son rôle moteur.
En conclusion, elle souligne les bénéfices environnementaux et sanitaires liés au bio et enjoint l’État de réorienter les soutiens publics à l’agriculture au profit de la filière bio.