Huile de palme contre forêt tropicale : l'enjeu du contrôle des exploitations

Publié le par Gerome



Le monde

Des dizaines de Penan armés de sarbacanes et de lances ont érigé des barrages sur les routes construites par les compagnies forestières au coeur de leurs forêts, au Sarawak, dans la partie malaisienne de l'île de Bornéo. Ces chasseurs-cueilleurs veulent empêcher la destruction des parcelles qui constituent leurs derniers territoires de chasse, rapportait fin juillet Survival International. Cette ONG soutient les revendications des peuples indigènes confrontés à l'arrivée des grandes entreprises industrielles attirées par l'exploitation du bois de valeur et la possible conversion de vastes surfaces en culture de rente - comme ici le palmier à huile.

Depuis quelques années, des histoires comme celles du peuple penan alimentent la chronique quotidienne du pays qui, avec l'Indonésie, concentre 85 % de la production mondiale d'huile de palme. Début juillet, Greenpeace, avec une quinzaine d'autres ONG, a lancé une campagne contre l'entreprise indonésienne Astra Agro Lestari pour qu'elle renonce à étendre sa production de palme dans les forêts primaires d'Aceh (Sumatra), où vivent d'importantes populations d'orang-outangs.


'Les pays occidentaux consomment environ 55 kg d'huiles et de corps gras par habitant et par an, les Chinois 22 kg, les Indiens 12. En prenant pour hypothèse que les pays en développement auront rattrapé les Occidentaux en 2030 et qu'il y aura 8,3 milliards d'habitants sur la planète, il faudrait pour satisfaire ces besoins convertir 22 millions d'hectares en palmier à huile, soit deux fois plus que les surfaces actuellement plantées', calcule Hubert Aumont, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Où trouver ces terres ? Le palmier à huile, originaire d'Afrique de l'Ouest, trouve ses meilleures conditions de croissance dans les zones tropicales humides. Celles qui abritent les derniers grands bassins forestiers primaires. Si on ajoute le fait que l'huile de palme est aussi une plante prisée pour produire des agrocarburants, on comprend l'insistance des ONG à voir encadrée son exploitation.

Cette situation a poussé Rainforest Alliance à sortir du chemin "balisé" de la certification qu'elle pratique sur le cacao, le café, la banane et le thé depuis une quinzaine d'années. En avril, à l'issue de deux ans d'évaluation, l'ONG américaine a ajouté l'exploitation du palmier à huile sur la liste des cultures qu'elle juge pouvoir être pratiquées en respectant des critères de développement durable.


"La certification, en permettant de distinguer ceux qui produisent en étant soucieux de l'environnement et des droits sociaux, peut contribuer à lutter contre la déforestation, même s'il faut rester modeste. Les Occidentaux ont peu d'influence. L'Europe achète seulement 9 % de l'huile de palme indonésienne. L'essentiel part en Chine et en Inde", explique Chris Wille, responsable de l'agriculture durable au sein de Rainforest Alliance.

De nouveaux critères ont été introduits dans son processus de certification : interdiction de labéliser toute exploitation ayant coupé des arbres après 2005, pratiqué le brûlis, utilisé des herbicides ou des pesticides, converti des forêts primaires ou secondaires. Rainforest exigera aussi que l'exploitant reconstruise les corridors biologiques qu'il aurait pu détruire...


"Nous jouons une partie sensible, la culture du palmier à huile en Asie se déploie dans un contexte politique et institutionnel peu lisible. Il n'est pas question pour nous de récompenser quiconque aurait pris récemment part à la déforestation", insiste Chris Wille en estimant que les premiers certificats devraient être délivrés en Amérique du Sud plutôt qu'en Asie.

Cette prudence se justifie. La première tentative de certification lancée à partir de 2004 n'a jusqu'à présent pas réussi à trouver sa place. Créée à l'initiative du WWF, elle réunit pourtant tous les acteurs de la filière : producteurs, raffineurs, distributeurs, ONG... Si le WWF reste engagé, d'autres comme Greenpeace ou les Amis de la Terre se sont éloignées.


"Les critères ne sont vraiment pas suffisants. Ils assurent à peu près la protection d'espèces emblématiques comme l'orang-outang mais restent laxistes sur l'utilisation d'herbicides interdits en Europe et aux Etats-Unis, ou la destruction des forêts secondaires...", note Sylvain Angerand, des Amis de la Terre.

Face à la pression de la demande, tout le monde s'accorde cependant sur la nécessité de trouver une réponse qui permette à la fois de satisfaire les besoins alimentaires des pays du Sud et la protection des dernières forêts. Après l'Asie, le front de développement du palmier à huile pourrait rapidement revenir dans son berceau d'origine : de grands projets sont déjà à l'oeuvre au Cameroun. D'autres sont en discussion au Congo.


Publié dans Nature

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Produire sa propre énergie verte, c’est le défi d’un des leaders de la distribution en Belgique

Publié le par Gerome

Colruyt, le grand groupe flamand de distribution présent dans toute la Belgique et dans une partie de la France (sous l’enseigne Codi), est depuis vingt ans à la pointe de l’innovation en matière d’écologie. Il vient de franchir un nouveau pas en décidant d’assurer à très court terme sa totale indépendance énergétique constituée à 100 pc d’électricité « verte ».  

Une partie de l’électricité est déjà produite par l’entreprise elle-même grâce à des éoliennes et des panneaux photovoltaïques intégrés à la plupart de ses centres de distribution. Fin 2011, après de nouveaux investissements dans ces deux domaines et grâce au rachat d’une entreprise spécialisée dans la transformation en énergie de graisses animales et huiles de friture usées, l’indépendance énergétique de Colruyt sera totale et totalement verte. En projet aussi, la construction d’installation de méthanisation à côté de ses centres de distribution pour y traiter les déchets organiques et les transformer en énergie. Colruyt participera en outre à concurrence de 25 % à un projet d’installation de neuf éoliennes en mer du Nord (Eldepasco). 

A ma connaissance, c’est la première fois qu’une grande entreprise européenne va si loin dans une démarche écologique et citoyenne. Parallèlement à la production d’électricité, le distributeur poursuivra ses économies d’énergie avec l’ambition de diminuer de 10 pc la progression de sa consommation d’ici 2014. 

Il n’y a plus qu’à espérer que cette politique énergétique et écologique donne des idées et des ailes à d’autres entreprises privées afin de montrer l’exemple aux Etats qui nous gouvernent.

Source : françois quinqua


Publié dans Les bonnes nouvelles

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