"Eh cap'tain! Iceberg droit devant!"
"comment matelot?"
"J'ai dit : Iceberg droit devant!"
"Il est à combien ton glaçon?"
"Oh, à vue de nez 3 ou 4 bornes"
"Bah, laissez faire. On sera encore à temps de voir tout à l'heure, ya pas le feu!"
Cette situation serait impenssable dans la réalité, pourtant l'humain fonce droit vers l'iceberg en se disant qu'il a encore un peu de temps. Mais lorsqu'il se rendra compte qu'il faudra manoeuvrer le navire pour éviter l'iceberg, il sera trop tard.
C'est ironique, c'est dramatique et c'est en même temps symptomatique (pour finir avec les rimes ique) de la race humaine.
Voici un très bon article du journal le Monde qui argumente de façon plus sérieuse ma comparaison :
Jusqu'à 28 000 milliards de dollars, soit 18 840 milliards d'euros, c'est ce que pourraient causer les dommages d'inondations dans plus d'une centaine de grandes villes côtières à la suite de la fonte des glaces en 2050, selon une étude (en anglais) publiée lundi 23 novembre par le WWF et l'assureur Allianz. Entretien avec Elise Buckle, chargée de l'énergie et du climat au WWF France.
Que recouvre ce chiffre de 28 000 milliards de dollars ?
En cas d'augmentation du niveau de la mer d'un demi-mètre d'ici à 2050, c'est la valeur des biens exposés à des inondations, des tornades, des destructions liées aux événements climatiques dans 136 villes portuaires dans le monde entier. On a beaucoup parlé de la crise financière et du sauvetage des banques, qui ont coûté 3 000 milliards de dollars (2 000 milliards d'euros). Là, on serait à 28 000 milliards de dollars. C'est donc presque dix fois plus que ce qu'a coûté la crise financière. L'idée était d'attirer l'attention des décideurs politiques mais aussi des investisseurs sur le fait que le coût du réchauffement climatique va être beaucoup plus important que celui de la crise financière.
Le rapport se concentre sur 136 villes. Parmi elles, quelles seront les villes les plus touchées ?
Les grandes villes américaines sont assez symboliques, mais les mégalopoles d'Asie sont au premier plan. Les villes qui sont le plus proche du niveau de la mer en terme d'altitude sont les plus menacées. En général, elles sont également très peuplées et une grande partie de leur population est très vulnérable. C'est le cas, par exemple, au Bangladesh ou en Inde, où énormément de personnes ont quitté la campagne pour s'entasser dans des bidonvilles près de la mer.
Ces personnes ont très peu de moyens pour s'adapter, pour faire face en cas de montée des eaux, en cas de catastrophe naturelle ou pour déménager. Dernièrement, nous avons publié un classement des mégalopoles asiatiques selon leur degré de vulnérabilité au changement climatique. Quasiment toutes sont situées près de la mer.
Un zoom est fait sur les villes du Nord-Est américain. Pourquoi ?
L'idée était de montrer que, dans une ville comme New York, le réchauffement climatique pourrait avoir des effets dévastateurs, beaucoup plus que le 11-Septembre par exemple. On s'est intéressé à Baltimore, Boston, New York, Philadelphie et Providence. S'il y a une augmentation du niveau de la mer de seulement 0,65 m d'ici à 2050, on estime que le coût de l'exposition des biens dans ces quatre villes se situera entre 1 300 et 7 400 milliards de dollars. C'est vrai qu'avec la crise économique il est difficile, pour le moment, pour le président Obama de s'engager sur le climat alors que beaucoup d'Américains ont perdu leur emploi ou n'ont plus de maisons. A très court terme c'est très difficile à vivre, mais à long terme la catastrophe risque d'être beaucoup plus grave.
Que peut-on faire ?
On cherche des solutions compliquées, comme la séquestration du carbone pour les usines, mais la nature nous propose aussi des solutions beaucoup plus simples. Il faudrait investir beaucoup plus dans certains eco-systèmes qui peuvent jouer le rôle de protection naturelle. Par exemple, quand il y a eu le tsunami en Asie en 2005, on a remarqué que les mangroves avaient joué un rôle très important pour protéger les habitations et les gens qui étaient au bord de la mer. Il faudrait donc restaurer les mangroves, les replanter. On pourrait aussi parler du rôle de la forêt, qui nous offre des services sans limites et quasiment gratuitement. A long-terme, c'est là qu'il y a des solutions durables.
Dans le cas du Nord-Est américain, il faudra mettre en place des solutions beaucoup plus radicales pour relocaliser progressivement les populations et les infrastructures. Mais il faudrait le faire dès maintenant car ça coûtera beaucoup plus cher de réparer après coup.
Dans son rapport sur l'évaluation des coûts économiques du changement climatique, Nicholas Stern a expliqué que si l'on agit maintenant, ça nous coûtera environ 1 % du PIB mondial. Si l'on ne fait rien, il estime que cela va nous coûter environ 20 % du PIB mondial. C'est aussi une leçon pour l'humanité pour réfléchir à la façon dont on va construire les villes de demain afin qu'elles soient mieux intégrées dans leur environnement naturel.
Bon, tout ça c'est très bien. Pour prendre nos décideurs par les sentiments il suffit de de leur parler pognon, en général, il y a une réaction. Cette étude est limpide et il faudrait être un abruti profond pour ne pas suivre ces conseils à la lettre. Cependant, je pense que personne ne va rien faire, en restant le plus objectif possible.
Les bénéfices du PIB sont utilisés pour la recherche militaire, spatiale, pour entretenir une armée de connards en Afghanistan et en Irak alors que les vrais besoins urgents sont ignorés purement et simplement!
Voilà la race humaine.
Cet ours qui s'apprête à mourir vaut tous les PIB du monde.