Comment empêcher les ordinateurs de gaspiller l’énergie ?

Publié le par Gerome

Jusqu’à présent gaspillée, l’énergie de refroidissement des “data centers” commence à être recyclée. Dassault Systèmes, Natixis et le ministère de la défense ont des projets en ce sens.


Data centers. Un brin mystérieuse, l’expression désigne ces bâtiments où l’on installe des batteries de serveurs informatiques. Apanage, hier, des entreprises et des institutions grandes dévoreuses de données, les data centers se multiplient, aujourd’hui, à mesure que se développent les utilisations de l’internet. C’est dire !


2 % de la consommation mondiale


 Google et ses compétiteurs bâtissent leur puissance sur leur empire de « salles de machines ». Et pas question de connaître leur nombre, leur emplacement, leurs performances. Il en va du modèle économique de l’entreprise (lire L’Usine à GES n° 72). Pour les énergéticiens, ces hangars d’ordinateurs sont avant tout des gloutons de kWh. Faute de données précises, les chercheurs estiment qu’ils consomment environ 2 % de l’électricité mondiale.


En France, nous n’en sommes pas encore là, mais cela ne saurait tarder. « La consommationélectrique des serveurs représente 4 TWh/an [0,83 %, ndlr], mais elle bondit de 15 à 20 % par an », souligne Florence Rhodain, responsable du groupe de recherche « Systèmes d’information » à l’université de Montpellier 2. Globalement, la colonne vertébrale de l’internet pourrait donc émettre autant de GES que le transport aérien.


La fraîcheur de la Baltique


Le caractère énergivore des data centers est la conséquence de leur utilisation non stop et des installations de climatisation nécessaires au refroidissement des serveurs. Car, des dizaines de milliers d’ordinateurs travaillant jour et nuit produisent des calories qu’il faut évacuer. Sans climatisation, la température d’une salle blanche peut monter jusqu’à 50 °C, rappelle une récente étude de Microsoft. En fonction de leur conception, le refroidissement des data centersreprésente entre 30 et 70 % de l’énergie qu’ils consomment, estime-t-on chez Google.

 

Raison pour laquelle le géant californien favorise les solutions de refroidissement sobres. Installé dans une ancienne papeterie finlandaise, le dernier-né des data centers de Google utilise l’eau froide de la Baltique pour évacuer la chaleur de ses serveurs  . L’énergie est donc perdue. Une hérésie pour les énergéticiens ! Le Finlandais Helsingin Energia, lui, utilise dans les réseaux de chaleur d’Helsinki les calories produites par les serveurs de l’entreprise de télécom Academica.


Des projets en France

 En France, le siège de Dassault Systèmes est en partie chauffé par les calories de ses ordinateurs. Tout comme le sera le monumental (320 000 m2) ministère de la Défense et des anciens combattants.

Mais, c’est dans le parc d’activités du Val-d’Europe (77) que devrait être déployée l’une des plus grosses opérations de chauffage informatique de l’Hexagone. À quelques encablures du parc Disneyland Paris, la banque Natixis construit un data center de 24 000 m2. L’énergie dissipée par son système de climatisation sera collectée par Dalkia qui l’injectera dans un réseau de chaleur qui devrait alimenter 600 000 m2 de bureaux de ce quartier d’affaires de Marne-la-Vallée. Les premiers usagers pourront en profiter dès cet hiver.


En recyclant l’énergie informatique, cette ville tertiaire devrait éviter l’émission de 5 400 tonnes de CO2 par an (par rapport à un chauffage urbain au gaz), estime la filiale d’EDF et de Veolia Environnement. Coût du projet : 4 millions d’euros, pose du réseau de chauffage comprise. Un peu moins si l’opération se révèle éligible au fond chaleur de l’Ademe.

 

 


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Noël de plus en plus énergivore

Publié le par Gerome

Un réacteur nucléaire nécessaire pour illuminer les Fêtes

 

La magie des Fêtes, agrémentée de retrouvailles familiales ou d'attente fébrile du Père Noël, ferait presque oublier aux Français leurs bonnes résolutions en matière d'environnement, souligne l'Ademe, l'agence de l'environnement et la maîtrise de l'énergie.

Pas moins de 1.300 mégawatts (MW), soit l'équivalent de la puissance moyenne d'un réacteur nucléaire, sont ainsi nécessaires selon les estimations de l'agence pour parer de mille feux le conifère qui trône au milieu du salon ou la façade de la maison familiale.

"Les Fêtes sont consommatrices en tout", explique Florence Clément, chargée de l'information auprès du grand public à l'Ademe, qui publie sur son site des conseils destinés au grand public.

 

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"Elles provoquent une forte hausse de la consommation, notamment en énergie. Il y a aussi des modes, comme les illuminations à l'extérieur des maisons qui ont explosé ces dernières années. Cela vient encore s'ajouter au total."

Très loin devant les grands magasins, les ménages sont les plus impliqués dans cette course aux illuminations, précise-t-elle. Ils représentent les trois quarts de cette consommation, le quart restant revenant aux collectivités territoriales.

Les Fêtes ne font pas non plus figure de bon élève en matière d'émission de CO2. Pour satisfaire à temps aux retrouvailles familiales, le trafic routier augmente fortement autour du 25 décembre, jusqu'à 50% au-dessus de la normale.


Et une fois les cadeaux déballés et la totalité des mets consommés, les Fêtes auront généré une quantité importante de déchets parfois difficiles à trier, ajoute Florence Clément.

"Le papier cadeau par exemple n'est pas recyclable car il contient des éléments plastiques et parfois aluminium, il doit être jeté avec les déchets organiques", explique-t-elle.


Il n'existe pas de filière de recyclage spécifique à ces déchets. Mais de nombreuses collectivités territoriales s'emploient dès le 26 décembre à donner une seconde vie aux "rois des forêts" qui perdent leurs épines.

Les conifères pourront ainsi être déposés dans les parcs et jardins de Paris ou directement collectés dans les rues de Toulouse et d'autres agglomérations pour être transformés en paillage ou en compost.

 

 


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L'huile de palme tue l'Ourang Outan

Publié le par Gerome

Le point commun entre les orangs-outans d'Indonésie et le FC Barcelone ? Carles Puyol. Le capitaine du club de football espagnol, victorieux de la Coupe du monde 2010, a accepté d'être le porte-parole de ces paisibles primates, dont la population diminue chaque année du fait de la déforestation et du braconnage. Editées par le Partenariat pour la survie des grands singes (Grasp, Nations unies) et l'association International Animal Rescue, les affiches de cette campagne de sensibilisation montrent le sportif vedette debout devant des photos d'orangs-outans emprisonnés ou maltraités, avec cette interpellation : "I Care. Do you ?" ("Je m'en préoccupe ? Et vous ?")

 

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Il y a urgence. Le grand singe roux, avec lequel nous partageons environ 98 % de notre patrimoine génétique, ne vit que dans les îles indonésiennes de Bornéo et Sumatra. Sa population y était estimée à plusieurs centaines de milliers d'individus il y a cent vingt ans ; ils ne seraient plus que 65 000 environ et ces effectifs se réduisent un peu plus chaque année. D'ici à vingt ans, l'unique singe anthropoïde d'Asie pourrait avoir disparu de son habitat naturel si la déforestation, menée pour l'essentiel au profit de la production d'huile de palme, continue au rythme actuel. Pour l'orang-outan ("homme de la forêt" en malais), qui se nourrit, s'accouple, se repose et se déplace dans les arbres, le maintien de ce biotope est en effet vital.


A cette menace s'ajoute celle de la chasse, devenue d'autant plus active que les conflits entre l'homme et le grand singe se multiplient. Pour la première fois, une enquête de terrain, menée par l'ONG People and Nature Consulting International auprès des villageois du Kalimatan (la partie indonésienne de Bornéo), a livré sur ce point des informations précises. Publiées dans la revue scientifique PLoS ONE, elles décrivent une situation désolante.


Dirigée par le biologiste Erik Meijaard, de l'Université du Queensland (Brisbane, Australie), cette étude a consisté à interroger, entre avril 2008 et septembre 2009, près de 7 000 personnes vivant dans 687 villages. Les questions portaient sur leur situation socio-économique, leur connaissance de la faune locale et leurs rapports avec les grands singes. Il ressort de cette enquête que, malgré leur statut d'animaux protégés, de 750 à 1 800 orangs-outans ont été tués entre avril 2007 et avril 2008. Ce qui témoigne d'une évolution "positive" par rapport aux années précédentes (meilleure connaissance de la loi ou moindre présence de l'animal ?), puisque les villageois, interrogés sur des périodes plus anciennes, évoquent un tableau de chasse annuel supérieur à 2 000 singes.


Les motifs de ces abattages ? 54 % des réponses évoquent la recherche de viande de brousse, 10 % la protection des cultures, 15 % des conflits survenus dans les villages. L'enquête souligne également le laxisme des autorités indonésiennes, qui ne poursuivent qu'exceptionnellement les contrevenants : 63 % des personnes interrogées reconnaissant avoir tué un de ces primates admettent savoir qu'ils sont protégés par la loi.


Il est malheureusement probable que les tensions entre les Indonésiens et les grands singes arboricoles ne s'apaiseront pas de sitôt. "L'orang-outan a de grandes capa cités d'adaptation. Lorsque la forêt tropicale, qui constitue son habitat naturel, se transforme en plantations de palmiers à huile, il apprend à se nourrir des fruits de pal mier", constate Yaya Rayadin, chercheur à l'université de Mulawarman (Samarinda, Bornéo). Fruits dont est précisément extraite la précieuse huile... D'où d'inévitables conflits.

 

DEUX ESPÈCES


Le 21 novembre, le Jakarta Globe rapportait ainsi l'arrestation, dans le Kalimantan oriental, de deux hommes qui ont reconnu avoir tué plus d'une vingtaine d'orangs-outans en échange de récompenses offertes par des propriétaires de plantations de palmiers à huile.

Motif d'inquiétude supplémentaire pour les défenseurs des grands singes : une étude, publiée début 2011 dans la revue Nature, sous l'égide du Centre génomique de l'université Washington (Saint Louis, Etats-Unis), a permis de comparer la diversité génétique des deux espèces d'orangs-outans, celle de Bornéo (Pongo pygmaeus) et celle de Sumatra (Pongo abelii). Cette dernière, dont les effectifs se réduisent désormais à quelque 7 000 individus, n'en a pas moins conservé une assez grande diversité génétique. La première, en revanche, présente un génome relativement semblable d'un individu à un autre, ce qui la rend plus vulnérable aux changements de milieu et aux maladies. Pour ses 50 000 à 60 000 représentants, il s'agit d'une mauvaise nouvelle de plus.

 

 



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La biodiversité marine en danger en Europe

Publié le par Gerome

L’exemple de la truffe blanche le prouve : les denrées qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses ne sont pas à l’abri. Espèce grandement surexploitée, l’esturgeon est aujourd’hui menacé d’extinction dans certaines contrées « historiques », en particulier la Mer Caspienne, où sa pêche industrielle fait même l’objet d’un moratoire. Vivrons-nous prochainement dans un monde sans caviar ? L’hypothèse ne peut être exclue et il s’agirait d’une petite catastrophe pour les amateurs fortunés d’œufs d’esturgeons. Un symbole fort de la crise des espèces aussi…

 

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Plus nombreux, les consommateurs de saumon pourraient également accuser le coup dans les années à venir en raison d’une demande mondiale en perpétuelle augmentation. Alors qu’elle était consommée sur tout le Vieux Continent, l’anguille européenne est elle aussi en danger, et d’une manière générale pléthore de recettes traditionnelles à base de poisson pourraient à terme disparaître des livres de cuisine, s’alarme la coalition d’associations Ocean2012, coordonnée par le Pew Environment Group.


Historiquement élaborée à partir d’œufs de cabillauds, poisson dont les stocks ont accusé une chute vertigineuse dans certaines zones, la taramosalata grecque est aujourd’hui le plus souvent à base d’œufs de carpe et de colorant. Quant aux bakaliaros, des beignets de morue consommés en Grèce durant la fête de l’Annonciation, ils seraient devenus une denrée rare si l’on en croit la coalition, selon laquelle « la majorité des stocks européens de poissons sont surpêchés ».

 

Un constat partagé par la Commission européenne, qui n’a pas vocation à noircir le tableau et a lancé une campagne de sensibilisation (www.choisirsonpoisson.eu) dans laquelle elle révèle que «trois stocks de poissons sur quatre, 82% des stocks de la Méditerranée et 63% des stocks de l’Atlantique sont surexploités ».


Alors que l’Europe est de plus en plus tributaire des poissons importés, la Commissaire européenne à la Pêche Maria Damanaki est favorable à l’interdiction des rejets en mer de poissons morts à l’horizon 2016, à l’instauration d’un marché des droits de pêche et à celle d’un permis à points. Elle a eu maille à partir cet été avec la France et l’Espagne, les deux leaders continentaux, qui d’après Ocean2012 porteraient une lourde responsabilité dans la dégradation des ressources halieutiques.


Concernant l’anguille, Paris aurait ainsi torpillé une négociation sur l’interdiction de la pêche aux civelles (les alevins de l’anguille) qui eut grandement facilité le renouvellement des stocks d’anguilles. Les consommateurs ont eux aussi « un rôle important à jouer, en choisissant des produits qui proviennent de ressources durables », estime pour sa part Bruxelles, qui les encourage à « (poser leurs) questions sur la durabilité lorsqu’(ils achètent) du poisson ou lorsqu’(ils en commandent) au restaurant (et à varier leur) alimentation en choisissant différentes espèces de poissons ». Et Bruxelles de prôner le développement de l’aquaculture, qui pourrait il est vrai contribuer à éviter le point de non-retour.


Le Parlement européen et les Etats membres plancheront de nouveau sur l’épineux dossier de la surpêche l’an prochain. Les chiffres démontrent que l’attentisme ne peut plus être de mise.

 

 


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Pas de pesticides dans les assiettes bio

Publié le par Gerome

Un test mené par l'association Générations futures montre que la quantités de résidus de pesticides dans les fruits et légumes bio est insignifiante...


Les fruits et légumes issus de l'agriculture biologique sont bien exempts de résidus de pesticides alors qu'aucun de ceux produits de façon conventionnelle n'y échappe, a affirmé mardi l'association Générations futures qui a comparé entre eux des repas «bio» ou «non bio». «Les sceptiques» disent que les cultures bio peuvent être contaminées par des pesticides pulvérisés dans des champs conventionnels et mettent en doute le sérieux des agriculteurs, transformateurs ou certificateurs du bio, souligne l'association, qui a donc choisi de vérifier par elle-même.

 

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Elle a comparé la teneur en pesticides de quatre repas-type d'une journée (petit-déjeuner, déjeuner, goûter et dîner) selon qu'ils sont composés de produits issus de l'agriculture biologique ou non. «La grande différence entre les pratiques culturales et de stockage des aliments bio et non bio réside dans l'usage, ou non, de pesticides de synthèse», rappelle Générations futures, opposée à l'usage des pesticides. Il ressort de la comparaison qu'aucun des 14 aliments conventionnels étudiés n'est exempt de pesticides. Ils comptent au total 37 résidus représentant 27 molécules différentes, dont 17 sont suspectées d'être cancérigènes ou perturbateurs endocriniens.


Les 12 fruits et légumes «bio» analysés ne présentent aucun résidu de pesticides


Par exemple, dans une pomme venue du Brésil, on trouve six résidus de pesticides dont trois pourraient être cancérigènes et un qui pourrait être un perturbateur endocrinien. Dans des citrons d'Argentine on en trouve 3, dont un produit interdit dans les cultures en France. En revanche, les 12 fruits, légumes ou riz «bio» analysés ne présentent aucun résidu de pesticides. En revanche deux échantillons de pain biologique font apparaître des traces d'une molécule de synergisant (un produit utilisé pour le nettoyage des lieux de stockage).


Les analyses ont été confiées au laboratoire belge Fytolab, précise Générations futures, qui relève que «les résultats n'ont pas de valeur statistique significative au regard du faible nombre d'échantillons analysés, mais sont illustratifs de la problématique traitée». Cette «enquête» fait suite à une autre de l'association qui avait recherché l'an dernier les substances chimiques dans le repas d'un enfant de 10 ans.

 

 


 

 


Publié dans Nutrition & Santé

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