Pérou : une métropole peut-elle mourir de soif ?

Publié le par Gerome

Le réchauffement climatique touche durement la capitale péruvienne, Lima. Considérée comme étant la ville la plus étendue sur un désert (avant Le Caire), la métropole de dix millions d'habitants est l'une des plus "sèches" au monde.

 

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Le jardin d'enfants de Santa Rosita a l'air d'une oasis de couleur parmi les bâtiments gris et bruns de Huaycan, un bidonville de Lima, au pied des collines andines poussiéreuses. Derrière cette vitrine, la seule eau de Santa Rosita est celle qui est acheminée dans des seaux par les parents des 30 enfants, âgés de 3 à 5 ans, gardés ici. Cette eau, ils l'utilisent pour boire, se laver les mains et tirer la chasse des toilettes. Ces dernières sont en dehors du bâtiment, derrière leur salle de classe, dans un cabanon fait de planches de bois et d'un toit en tôle. Une partie de l'eau est traitée : elle est amenée par certains parents qui ont l'eau courante à la maison. Le reste ne l'est pas.


Ici, on ne s'étonne pas de voir que certains des jeunes sont d'une maigreur alarmante. Ils souffrent de malnutrition causée par les parasites de leur système digestif, qui les empêchent d'assimiler les nutriments qu'ils mangent. "L'un des enfants a la tuberculose, un autre a contracté une hépatite A deux semaines avant ma visite", déplore Elisa Riberto Guia, une enseignante de la crèche. Ces deux maladies sont directement liées aux conditions d'hygiène précaires. Tous les trois mois, les enfants doivent être dépistés pour les parasites et l'anémie.


"La SEDAPAL [l'autorité municipale liménienne pour l'eau] ne fait pas son travail", s'indigne Judy Simon Tolentino, dont la fille de quatre ans Adriana fréquente le jardin d'enfants.

"Comment peut-on ne pas donner la priorité au traitement de l'eau pour ces enfants ?". La réponse se situe peut-être dans l'histoire de Huaycan, 200.000 habitants, dont les premiers résidents, des immigrants venus des Andes, se sont installés ici dans les années 1980, en "squattant" les lieux. Dès lors, l'État péruvien, dont la SEDAPAL, s'est débrouillé comme il pouvait pour rattraper le retard de développement et fournir des services de base à la communauté.


Lima est à sec


Mais tout cela est également lié aux conditions arides qui sévissent le long de la côte péruvienne, bordant l'un des déserts les plus secs au monde. Lima reçoit en moyenne moins de 10 millimètres d'eau de pluie par an. L'eau est une ressource rare et ce sont les personnes les plus pauvres, comme les résidents de Huaycan, qui en sont le plus affectées, dans un secteur où la demande est bien supérieure à l'offre. Aujourd'hui, Lima doit faire face à une vague croissante de consommation, au moment où la fonte des glaciers andins et l'intensité des précipitations se sont quelque peu taries : un impact du réchauffement global. Avec ses 10 millions d'habitants - dont un million qui n'a pas l'eau courante -, Lima est la deuxième ville construite sur un désert la plus peuplée, après Le Caire.


Alors que le Nil traverse la capitale égyptienne avec un débit de 2.830 mètres cube par seconde, le Rio Rimac, la rivière polluée qui traverse Lima, fournit 80% de l'eau de la métropole, pour un débit d'environ 30 mètres cube par seconde… Dans le même temps, les précipitations annuelles qui arrosent les affluents du Rimac ont chuté pour atteindre 4.4 millimètres par an depuis 1970. Si ce niveau se maintient, le Rio Rimac sera à sec à la fin du XXIe siècle.

 

"Cela pourrait être un cycle naturel", commente l'hydrologue Waldo Lavado, du service météorologique national du Pérou, interrogé par GlobalPost. "Mais le changement climatique est l'une des principales hypothèses qui pourraient expliquer ce tarissement".


Entre bonne volonté et corruption


À l'heure actuelle, la demande en eau à Lima est de 23,45 mètres cube par seconde, selon la municipalité. Elle pourrait atteindre 47,43 mètres cube par seconde en 2040, du fait de la croissance économique et démographique. "Le changement climatique est un aspect très important dont nous devons tenir compte", déclare Yolanda Andia, chef de la production de la SEDAPAL. "Nous n'avons plus les 'nevados' [sommets enneigés] que nous avions avant, et qui aidaient à maintenir le niveau de l'eau durant la saison sèche".


Pour changer les choses, la SEDAPAL a investi près de 2 milliards de dollars dans de nouveaux projets. Elle prévoit de construire un réservoir géant, Huascacocha, à plus de 4.000 mètres dans les Andes qui devrait permettre à Lima d'augmenter sa capacité de stockage de l'eau d'1,5 million de mètres cubes. Néanmoins, de nombreux Liméniens mettent en doute la SEDAPAL et critiquent leur incompétence et la corruption qui semble y sévir. Susana Villaran, maire progressiste de Lima, a vu ses tentatives pour saisir devant la justice deux des cinq membres du bureau de la SEDAPAL avortées au congrès, par le groupe de droite, à majorité fujimoriste (ndlr. de l'ancien président péruvien Alberto Fujimori, champion du néolibéralisme dans les années 1990).


Gunther Merzhal, du département municipal de l'environnement, souligne que Villaran n'a que peu de marge de manoeuvre pour faire accélérer les choses dans des endroits comme Huaycan : "nous avons les mains liées", confie-t-il.


Le Président Humala tarde à tenir ses promesses


Ainsi, alors que les riches résidents liméniens s'abreuvent d'eau courante potable, ceux qui vivent dans les bidonvilles, sans connexion au réseau d'eau, paient vingt fois plus - environ 10 dollars par mètre cube (8 Euros) - pour de l'eau non traitée, livrée par des camions citernes privés, hors du contrôle étatique. Au bout de la chaîne, Santa Rosita, ce jardin d'enfant, propriété de l'État, fait partie du programme PRONOEI destiné aux jeunes en situations d'extrême pauvreté. La réalité est toute autre. Presque l'ensemble du jardin d'enfant, dont le bâtiment lui-même, a été créé par les parents. L'enseignante, Mme Ribero Guia gagne un salaire mensuel de 332 soles (100 Euros) - autrement dit, comme elle le qualifie elle-même : "un pourboire".


Le Président Ollanta Humala a pris le pouvoir au Pérou l'an dernier, avec la promesse de renforcer la structure étatique pour ses concitoyens, laissée à l'abandon par ses prédécesseurs. Mais jusqu'à lors, à Huaycan, à 90 minutes du centre de Lima, bien peu d'habitants peuvent respirer à nouveau. Mme Ribero Guia a tenté de nombreuses fois d'obtenir une conduite d'eau pour Santa Rosita. Mais sans un titre de propriété du terrain, elle ne peut rien obtenir. Les autorités locales requièrent la preuve légale de l'occupation des lieux : un magma bureaucratique qui problématise l'occupation illégale de ceux qui ont précédé les habitants actuels.


Pour obtenir aujourd'hui une reconnaissance de l'État, les habitants devraient faire dessiner des plans de leurs bâtiments par un bureau d'architecte, à un coût de 600 dollars (environ 500 euros) : une somme exorbitante pour les résidents de Huaycan. "Comment sommes nous censés payer cela ?" demande l'enseignante. "Nos enfants tombent malades, les frais de soins ne sont-ils pas déjà assez chers ?" Pendant ce temps-là, de nouveaux arrivants affluent des Andes vers Huaycan, occupant le terrain de plus en plus haut sur la colline, de plus en plus loin du système hydrologique.


Les sources d'eau de Lima diminuent, et avec la SEDAPAL qui lutte déjà pour satisfaire la demande actuelle, il y a peu de chances que les habitants de Huaycan obtiennent un jour de l'eau courante, traitée.

 


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USA, Nouveau Mexique : la pire pollution terrestre aux hydrocarbures jamais enregistrée

Publié le par Gerome

A Albuquerque dans l'état du Nouveau Mexique aux états unis, les écologistes l'appellent "la plus grande menace de pollution aux hydrocarbures jamais connue dans l'histoire de l'homme d'un approvisionnement en eau potable d'une grande ville au monde".

 

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C'est en 1999 qu'elle a été découverte lors d'un survol de routine par l'US air force de la base de l'un ces anciens lieu de stockage de carburant qui remontait aux années 1950. A l'époque la découverte d'une large nappe de pétrole en surface ne laissait pas supposer le pire.

Pourtant la fuite d'un pipeline enterré sous des dizaines de mètres de terre, a laissé s'échapper pendant plus de 40 Ans dans les sols environnants une quantité phénoménale d'hydrocarbures qui contenaient du benzène et d'autres produits nocifs pouvant déclencher des cancers.  C'est en 2000 en analysant la présence de toxines anciennes dans ces produits contenus dans les sols que les scientifiques ont démontré que la fuite remontait au moins aux années 1970.

D'abord estimée à 100 000 Gallons (380 000 litres) par les autorités militaires en 2000, la fuite s’avère beaucoup importante que prévue. Devenue 8 millions de gallons au début de l'année 2012, une dernière étude du printemps dernier, rendue publique par le géologue d'état qui surveille la catastrophe de près, estime aujourd'hui que cette fuite a laissé en fait s'échapper le chiffre impressionnant de 24 Millions de Gallons, soit environ 90 Millions de litres d'hydrocarbures dans les sous sols de la région de la ville D'Alburquerque.

En 2007, le carburant a été retrouvé 500 mètres plus bas dans la nappe aquifère qui fournit la moitié de la ville d'Albuquerque ( plus de 500 000 habitants) en eau potable. 

Un nouveau rapport de l'Armée de l'Air indique que la hausse des niveaux des eaux souterraines en début d'année, risque fort de voir s'aggraver le problème; En effet le drainage des eaux risque d'entrainer plus rapidement la pollution des sols dans la nappe phréatique.

Les autorités militaires et d'état ont d'abord tenté de minimiser ces estimations, avant de reconnaitre que bien que ce ne soit pas un chiffre officiel, il y a effectivement un risque de voir la nappe de pollution prise dans les sols atteindre les deux puits d'eau principaux du domaine de Ridgecrest qui est situé a environs 3,5 kms du point de fuite initiale.

Personne ne sait réellement se qui va se passer estime Jim Davis responsable du plan de nettoyage de la NMED nommé par L'US Environmental Protection Agency pour superviser les opérations de dépollution.

De plus ces opérations de pompages en cours, risquent de détourner la diffusion de la nappe d'hydrocarbure prise dans une épaisseur de plus de 600 de profondeur sous terre, et de l'orienter vers les 100 autres puits où une autre partie de la ville puise son eau. 

C'est exactement ce genre de questions et d'incertitudes que nous nous devons d'affronter, et qui font percevoir à la population une impression de lenteur des services de dépollution, et ça leur devient insupportable.

Tout le monde est très inquiet, mais le responsable de US air force met l'accent sur les 50 millions de dollars qui ont déjà été engagé dans cette opération de dépollution, et sur le fait que les plus grands spécialistes du monde entier en la matière sont sur le qui vive dans cette affaire.
Quatre petites unités de pompage des sols sont actuellement en action, et ce depuis 2004, prés du point initial de la fuite.Elles n'ont extrait jusqu'ici que 400 000 gallons (1 500 000 litres) d'hydrocarbure des sols pollués, en revanche deux autres unités beaucoup plus performantes, 10 fois les capacités des anciennes pompes, vont être mise en œuvre avant la fin de l'année promet l'armée. Deux autres technologies sont aussi à l'étude pour aspirer et brûler les contaminant qui ont été pris au piège sous les couches géologiques de la nappe phréatique.

Derrière ces mots qui se veulent rassurant, tout le monde sait ici qu'aucune opération de dépollution de sol d'une telle envergure n'a jamais été déployé dans le monde . En revanche, Bruce Thomson directeur du programme des ressources en eaux du Nouveau Mexique, explique que des opérations de dépollution de petites envergures et à grande profondeur terrestre ont déjà été déployé pour des contaminants différents. 

Bien que cette pollution soit une menace réelle pour la ville d'Albuquerque,  Mr Thomson croit encore possible la dépollution des terrains, et affirme que les quantités de polluant qui viendraient à possiblement s’infiltrer dans  la nappe phréatique seraient si minimes que cela laisserai du temps pour trouver d'autres solution pour y répondre.

Néanmoins il critique avec force l'indétermination des autorités militaires dans cette affaire, la lenteur de leur réaction à pouvoir révéler l'importance de la dimension de cette nappe de pollution nous a fait perdre un temps précieux.
 
Avant de vouloir redéployer un nouveau plan d'action, ils auraient dû agir des années auparavant. Aujourd'hui cette pollution s'enfonce toujours plus profondément dans les sols, et ils feintent de découvrir, qu'aujourd'hui avec stupeur, que la situation est pire qu'il ne l'avait prévue, c'est incroyable.

 

 


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Le léopard des neiges sous la menace du changement climatique

Publié le par Gerome

Une étude du WWF montre que le changement climatique menace directement le léopard des neiges au Népal. Si la croissance des émissions de gaz à effet de serre se maintient, 30% de son habitat naturel dans l'Himalaya pourraient être affectés par la remontée de la limite des arbres.

 

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Le léopard ou panthère des neiges est un symbole. Très peu d'hommes peuvent se targuer d'avoir aperçu le "fantôme des montagnes". Et pourtant, c'est l'une des dix espèces les plus menacées par l'homme. Aujourd'hui, on estime qu'il reste entre 4.000 et 6.500 individus répartis dans les montagnes du nord et du centre de l'Asie, notamment dans la chaîne de l'Himalaya.

 
Au Népal, la population atteindrait seulement 500 félins. Là-bas, les léopards des neiges vivent dans les régions les plus élevées, au-delà de la limite des arbres mais en général sous les 5.000 mètres. C'est à cette altitude que se situe leur territoire de chasse, là qu'ils sont capables de suivre furtivement leurs proies. Mais ce territoire est actuellement en danger comme le démontre une étude publiée par le WWF. En effet, selon celle-ci, les conditions de plus en plus chaudes et humides de la chaîne himalayenne devraient faire remonter la limite des arbres vers les régions jusque-là "dénudées", réduisant l'habitat privilégié de ces félins.

 
"Nous savons que les léopards des neiges s'aventurent rarement dans les aires boisées, et qu'il y a une limite d'altitude qu'ils ne franchissent pas. Si la limite des arbres se décale vers le haut, comme nos recherches le prédisent, nous constatons que le léopard des neiges devra faire face à une réduction de son territoire", déplore ainsi Jessica Forrest, l'une des scientifiques du WWF, co-auteur de cette étude.

 
Une coopération transfrontalière indispensable

 
Pour arriver à de telles prédictions, les chercheurs ont déployé un système de modélisation par ordinateur, associé à des relevés sur le terrain en haute altitude. Ils ont ainsi pu simuler les impacts de différents scénarios du réchauffement sur la portion de territoire himalayenne du léopard des neiges. Un facteur important alors que le réchauffement climatique a de plus amples répercussions que la moyenne générale en Himalaya.

 
Dans un premier temps, les chercheurs ont donc utilisé les données de terrain et les relevés topographiques pour établir une carte de l'habitat actuel du léopard des neiges. Puis ils ont employé des méthodes statistiques pour constater l'impact potentiel du changement climatique sur la limite des arbres. À cette fin, ils ont modélisé trois scénarios d'émissions de gaz à effet de serre, issus du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (IPCC). Ce dernier prévoit une croissance de la température moyenne sur la région de 3 à 4 degrés Celsius d'ici la fin du siècle, assortie d'une augmentation des précipitations annuelles.

 
Les scientifiques ont, dans un deuxième temps, identifié des régions qui pourraient ne pas être affectées par le réchauffement climatique et ainsi, fournir une zone d'habitation pour le léopard des neiges dans le futur. Or, certaines de ces aires géographiques dépassent les frontières des Etats, accentuant la nécessité d'une coopération transfrontalière pour protéger les espèces rares.

 
L'Homme, sa principale menace

 
Mais le WWF a souligné que le climat n'était pas le seul responsable du danger qui plane sur le félin. D'autres menaces "humaines" sont responsables de sa perte, telles que la chasse illégale pour sa fourrure, les conflits entre bergers et prédateurs, le surpâturage du bétail sur le territoire du léopard des neiges. Réduire ces menaces actuelles offriraient ainsi un peu de répit au félin, et lui permettrait de s'adapter doucement à la pression climatique qui s'abat sur son habitat naturel.

 
"La perte de l'habitat alpin [himalayen] ne signifie pas uniquement un manque d'espace pour les léopards des neiges, mais cela pourrait aussi rapprocher certaines activités humaines de son territoire, comme les pâturages. Des conflits pourraient éclater entre des bergers soucieux de préserver leurs troupeaux et les félins qui voient se rapprocher de nouvelles proies. Avec pour seul résultat, une augmentation des bêtes tuées", explique le Dr. RInjan Shrestha, expert du léopard des neiges au WWF et co-auteur de l'étude présentée.

D'après les chiffres communiqués, le territoire du léopard des neiges pourrait passer de 20.000 à 11.700 kilomètres carrés, d'ici la fin du siècle, tranchant de la même manière dans les populations.

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Une étude russe qui prouve que les OGM stériliseront l'humanité au bout de 3 Générations

Publié le par Gerome

On soupçonnait déjà que la perte de la fertilité était au nombre des graves  dégâts occasionnés, une étude récente va dans ce sens. Une étude qui, si elle n'est pas étouffée, pourrait avoir un grand impact sur les décisions à prendre à l'avenir!
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En 2009, près de 3% des terres agricoles étaient couvertes d'OGM avec 134 millions d'hectares, selon l'ISAAA, qui, chaque année, fait état des cultures des plantes transgéniques dans le monde. Et le dossier des OGM alimentaires - dont de très nombreuses pages restent encore floues à ce jour - pourrait bien s'alourdir prochainement alors qu'une nouvelle pièce en provenance de Russie est sur le point d'y être ajoutée. 

 

Celle-ci prend la forme d'une étude, dont les résultats les plus frappants viennent d'être présentés à la presse en Russie dans le cadre de l'ouverture dans ce pays des Journées de Défense contre les Risques Environnementaux. Elle est même évoquée par Jeffrey Smith, fondateur de l'Institute for Responsible Technology aux Etats-Unis et auteur de référence dans le monde des OGM avec notamment son ouvrageSeeds of Deception (littéralement «les semences de la tromperie») publié en 2003. Menée conjointement par l'Association Nationale pour la Sécurité Génétique et l'Institut de l'Ecologie et de l'Evolution, cette étude russe a duré deux ans, avec pour cobayes des hamsters de race Campbell, une race qui possède un taux de reproduction élevé. Ainsi, le Dr Alexey Surov et son équipe ont nourri pendant deux ans et d'une manière classique les petits mammifères, à l'exception près que certains d'entre eux ont été plus ou moins nourris avec du soja OGM (importé régulièrement en Europe) résistant à un herbicide.


Au départ, quatre groupes de cinq paires (mâles / femelles) ont été constitués: le premier a été nourri avec des aliments qui ne contenaient pas de soja, le second a, quant à lui, suivi un régime alimentaire qui comportait du soja conventionnel, le troisième a été alimenté avec en complément du soja OGM et enfin le quatrième groupe a eu des plateaux repas dans lesquels la part de soja transgénique était encore plus élevée que dans ceux du troisième.

 

A la fin de cette première phase, l'ensemble des quatre groupes a eu en tout 140 petits. L'étude s'est poursuivie dans une deuxième phase par la sélection de nouvelles paires issues de chacun de ces premiers groupes. Et, dans la logique du déroulement, les nouvelles paires de la deuxième génération ont, elles aussi, eux des petits, créant de fait la troisième et dernière génération de cobayes. Ainsi, il y a eu au final 52 naissances parmi les spécimens de troisième génération qui n'ont pas consommé du tout de soja, 78 parmi ceux qui ont consommé du soja conventionnel.

 

Mais le troisième groupe, celui qui a été nourri avec du soja OGM, n'a eu que 40 petits, dont 25% sont morts. Et, pire, dans le groupe qui a mangé le plus de soja génétiquement modifié, une seule femelle a réussi à donner naissance, soit 16 petits au total, dont 20% sont finalement morts.

 

Ainsi, à la troisième génération, les hamsters qui, pour les besoins de l'étude, ont eu, dans leur menu, une part importante de soja OGM, n'étaient plus capables de se reproduire...

 

Mais une autre surprise de taille a été observée: certains de ces hamsters issus de la troisième génération se sont retrouvés avec des poils ... dans la bouche, un phénomène d'une extrême rareté.

   

Selon Jeffrey Smith, l'étude du Dr Surov et de son équipe pourrait bien «déraciner» une industrie qui vaut plusieurs milliards de dollars. L'affaire est donc à suivre, mais, quoi qu'il en soit, depuis l'introduction en 1996 dans l'environnement et dans la chaîne alimentaire de produits agricoles transgéniques (issus de semences dans lesquelles y sont ajoutées un ou plusieurs gênes étrangers afin de conférer à la plante une propriété spécifique), les risques qui y sont liés restent encore très largement inconnus car très peu observés, faute d'études suffisamment longues et indépendantes, mais aussi à cause du refus des semenciers de publier leurs propres études (sauf sous la contrainte juridique) pour des raisons de stratégies industrielles et commerciales.

 

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le principe de précaution, dans ce domaine, semble effectivement illusoire, alors que les incertitudes scientifiques qui demeurent devraient justement le mettre au cœur du processus d'évaluation. Et, d'ailleurs, l'on peut même supposer que cetteabsence de précaution large et de manque de transparence vis-à-vis du public nuisent par la même occasion aux OGM agricoles expérimentaux (de seconde génération) qui ne peuvent pas être évalués dans les meilleures conditions puisque ceux qui sont actuellement sur le marché ne l'ont été que partiellement (voir le proverbe de la «charrue avant les boeufs»...).

 

Car l'ennui, au fond, c'est que nous tous, les consommateurs, sommes au bout de cette chaîne alimentaire: alors finalement dans l'histoire, qui sont réellement les cobayes?

 

 


Publié dans OGM j'en veux pas!

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L'épandage aérien crée la polémique

Publié le par Gerome

Alors que l’épandage aérien de pesticides est interdit en France, certaines préfectures délivrent des dérogations aux agriculteurs. Les écologistes et les apiculteurs montent donc au créneau pour dénoncer les risques pour l'homme et la biodiversité.

 

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L’épandage aérien visant à pulvériser des pesticides pour protéger les champs cultivés est interdit en France. Pourtant, certaines préfectures de Midi-Pyrénées (Haute-Garonne, Tarn-et-Garonne et Gers) ont délivré des dérogations aux agriculteurs. "Le Sud-Ouest est particulièrement concerné par cette pratique qui est symptomatique de l'industrialisation de l'agriculture. Ces dérogations sont parfaitement inacceptables, car les épandages ont un effet très négatif : ils ne se limitent pas à la parcelle traitée", alerte ainsi l'eurodéputé écologiste José Bové.


Concrètement, les pesticides ou fongicides sont diffusés sous forme liquide ou en micro-granulés par des hélicoptères qui volent en rase-motte au-dessus des champs, essentiellement de maïs. Selon le président de la chambre d'agriculture de Haute-Garonne, Yvon Parayre, les agriculteurs n’utilisent cette méthode qu'en dernier ressort car la méthode est "très coûteuse". L’objectif serait alors de prévenir des pertes qui peuvent aller jusqu'à 30% de la récolte. Le syndicat agricole FNSEA soutient que des précautions sont prises pour éviter toute pollution. Mais les apiculteurs eux ne l’entendent pas de cette oreille.


Ils sont confrontés à des pertes importantes, le taux de mortalité des abeilles étant en forte augmentation en France. De 3 à 5% en 1985, il est passé de 35 à 40% aujourd'hui et serait au moins en partie imputable aux pesticides, d'après les apiculteurs qui sont plusieurs fois monté au créneau sur le sujet. Pire, en Midi-Pyrénées, la mortalité moyenne est de 60%, souligne Olivier Fernandez, président des apiculteurs de Midi-Pyrénées. Cité par l'AFP, celui-ci dénonce un non respect des procédures : le refus de prévenir dans le délai légal, le défaut de balisage avant le traitement et la pulvérisation mercredi d'un champ de maïs en pleine floraison, ce qui est interdit. L’infraction a été constatée par les services préfectoraux et une plainte a été déposée.


"Un scandale sanitaire majeur"


"C'est un coup de Napalm sur la biodiversité", estime le vice-président EELV du conseil régional de Midi-Pyrénées, Gérard Onesta. "Le problème concerne toute la France, c'est effrayant. La puissance publique donne une dérogation générale et systématique. C'est un scandale sanitaire majeur. Quand on épand, tout le monde en prend : les promeneurs, les enfants qui jouent dans le jardin, les animaux, les cours d'eau, les élevages. Et ce sont des produits de grande toxicité". Au ministère de l'Agriculture, on rappelle que "la règle c'est l'interdiction, les cas particuliers c'est la dérogation". Toutefois le député PS Gérard Bapt, président du groupe santé environnementale de l'Assemblée nationale, s'étonne de la multiplication de ces fameuses dérogations.


De son côté, le ministère admet que "pour l'année prochaine, il serait souhaitable de revoir les critères" qui sont à la disposition des préfets pour accorder ou non les dérogations. D’autant que M. Bapt met en avant une absence de suivi. "Qui va aller vérifier sur le terrain si le vent permet l'épandage ou si les environs ne sont pas affectés", interroge-t-il. Pour lui, il faut purement et simplement suspendre la circulaire prévoyant les dérogations.


Alors qu’il y a un danger pour la santé humaine, "la DRAAF vit sur de vieux schémas d'agriculture intensive, avec une mésestimation du risque". Pour lutter contre certains parasites comme la pyrale, M. Bapt, tout comme les écologistes, préconise ainsi que les agriculteurs "varient les cultures" sur le même sol.

 

 


Publié dans Nutrition & Santé

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