En Suède, une ville écologique futuriste sort de terre
La « smart city » est en train de voir le jour dans la capitale Suédoise. Inscrit dans la dynamique du Climate Positive Development Program, le Stockholm Royal Seaport est l’un des 17 projets « Climat Positif » dont le but vise à créer des modèles reproductibles de développement urbain durable, sur la base d’émissions nettes négatives de gaz à effet de serre. Petite visite guidée de ce à quoi pourrait bien ressembler la ville du futur à impact écologique zéro.
Plus de 50% de l’humanité réside aujourd’hui dans un centre urbain. Qu’on le veuille ou non, la transition écologique concernera aussi bien les campagnes que les villes. En Suède, un projet pharaonique pourrait bien concentrer tout ce qui se fait de mieux en matière d’urbanisation durable. Débuté en 2009, le Stockolm Royal Seaport se veut la vitrine mondiale du savoir faire scandinave en matière de développement et de planification urbaine durable. Achevée en 2030, cette ville est destinée à accueillir 10 000 nouveaux logements, espaces économiques et aires culturelles et de détente sur une superficie de 236 ha. Symbole d’une renaissance, ce nouvel éco-quartier sort littéralement de terre sur le site d’une ancienne usine à gaz au nord de la ville, entre le parc de Norra Djugården et le port franc.
Véritables démiurges, les planificateurs du projet, rassemblant les politiques locaux, un large consortium d’industriels, de nombreuses start-ups ainsi que des universitaires, ont toute latitude et un budget de 60 milliards de couronnes suédoises (environ 9,1 milliards d’euros) pour mettre en œuvre les solutions les plus innovantes de maîtrise de la consommation d’énergie, de traitement des déchets et de transport durable.
Une « smart » gestion des déchets et de l’énergie
L’une des innovations notables du Stockholm Royal Seaport est à n’en pas douter son système de gestion des déchets totalement intégré et assez unique en son genre. C’est déjà le cas aujourd’hui en Suède, chacun trie ses déchets lui-même, mais la logique est ici poussée à son paroxysme par la création d’un réseau de récupération sous-terrain qui aspire et achemine à 70 km/h les déchets triés vers une unité de traitement. Outre la réduction de 90% de la pollution occasionnée par l’acheminement standard des déchets par camion, la chaleur générée par le déplacement des ordures est ici réinjectée dans le réseau de chauffage des bâtiments de surface.
Un smart grid, ou réseau intelligent, se chargera de répartir le reste des besoins en électricité à partir des boitiers installés dans chaque foyer, et puisant ses sources d’alimentation, entre autres, dans les bornes pour véhicules électriques réparties sur le site ou dans les panneaux solaires et autres cellules photovoltaïques installés sur les toits des immeubles à haute performance énergétique. Notons qu’une usine de biocombustible nouvelle génération est également en construction dans le secteur, qui sera opérationnelle en 2016, et qui produira chaleur et électricité en émettant 650 000 tonnes de CO2 en moins qu’une centrale standard actuelle.
Un autre « smart point » est la création d’une architecture TIC partagée dans le nouvel éco-quartier, permettant non seulement de mesurer et ajuster la dépense énergétique de l’ensemble du site via un comptage détaillé en temps réel, mais également de freiner la multiplication des équipements chers et polluant liés au développement des nouvelles technologies.
SpaceTime ou la programmation partagée de ses trajets et déplacements
Les concepteurs du projet misent sur l’hyper-connectivité des Suédois en créant la plateforme de transport SpaceTime, sur laquelle chacun peut consulter les différentes alternatives qui s’offrent à eux pour se rendre à une destination. Il sera même possible d’influencer le trafic des transports publics et de « commander » un trajet en formant des groupes d’utilisateurs désirant se rendre au même endroit au même moment, ce pour réduire les gaspillages. L’espace sera quant à lui organisé de manière à prioriser les piétons, les cyclistes et les transports collectifs au détriment des transports individuels. L’idée qui sous-tend cette organisation de l’espace et des transports est de favoriser les échanges et de renforcer le lien entre les membres de la communauté.
Cerise sur le gâteau de ce projet qui, avouons-le, risque de ne pas être à la portée de quiconque voudra y vivre, les bâtiments en brique rouge de l’ancienne usine à gaz seront transformés en musées, salles de spectacles, restaurants et autres espaces culturels et de divertissement notamment. On a hâte d’être en 2030 pour voir le résultat final !
Source : Mr Mondialisation