Obama et l'environnement : ce qu'il a accompli, ce qu'il lui reste à faire
Dans son discours sur l'état de l'Union, le dernier de sa présidence, le président américain a vanté son bilan. Plan de réduction des émissions de CO2, signature de l'accord de Paris, abandon du projet de pipeline Keystone XL : les associations écologistes américaines lui reconnaissent un volontarisme sans précédent. Mais elles entendent maintenir une pression maximale jusqu'à son départ de la Maison-Blanche.
"Dans les champs, de l'Iowa au Texas, l’éolien est maintenant moins cher que les énergies fossiles polluantes. Sur les toits, de l'Arizona à New York, le solaire permet à de nombreux Américains d’économiser des dizaines de millions de dollars chaque année et ce secteur emploie plus de salariés que celui du charbon, avec de meilleurs salaires".
Dans son discours sur l’état de l'Union, le traditionnel rendez-vous politique de début d’année aux Etats-Unis, Barack Obama a pris le temps de détailler les résultats de sa politique environnementale. Et pour cause : à quelques mois de son départ de la Maison-Blanche, le président américain espère bien laisser une trace dans l'Histoire dans ce domaine en particulier.
L'occasion d'un premier bilan de sept années à la tête des Etats-Unis.
Même s'il reste beaucoup à faire, "avec toutes ses actions, Barack Obama a lancé les Etats-Unis sur la voie de la transition énergétique", résume Elliot Diringer, un des responsables du Center for Climate and Energy Solutions, groupe indépendant qui promeut les énergies propres. Depuis l’arrivée d'Obama, la production de solaire a été multipliée par dix et celle de l'éolien par trois, selon les chiffres officiels. Après plusieurs années de controverse, le président américain a aussi choisi d’écarter le projet de pipeline géant Keystone XL, qui devait acheminer du pétrole depuis le Canada jusqu'au Golfe du Mexique.
D'autres mesures ambitieuses devraient porter leurs fruits d'ici quelques années. C'est le cas du Clean power plan, annoncé l’été dernier. Il vise une baisse de 32% d'ici 2030 des émissions des centrales électriques.
Les normes anti-pollution pour les véhicules particuliers et commerciaux ont aussi été considérablement durcies, avec un gain espéré à terme de 500 millions de barils de pétrole, l’équivalent des deux tiers de la consommation annuelle en France.
Autre axe important de la politique environnementale version Obama : l'alliance avec le secteur privé. "Ces partenariats avec des acteurs-clés du monde de l'entreprise sont très importants. Non seulement parce que cela a débloqué des investissements considérables mais aussi parce que ça a changé le regard du secteur privé sur l’environnement, en mettant en avant les opportunités de croissance", insiste Sam Adams, un des directeurs du think-tank World Resources Institute (WRI).
Au niveau international, Barack Obama a aussi réussi à faire bouger les lignes, notamment en signant des accords bilatéraux avec la Chine puis l'Inde et en présentant une contribution nationale ambitieuse dans le cadre des négociations onusiennes.
Sans céder au triomphalisme affiché par la Maison-Blanche juste après la COP21, Elliot Diringer, du Center for Climate and Energy Solutions, salue aussi un "effort diplomatique majeur pour permettre la signature au final de l'accord de Paris".
Mais les promesses environnementales de Barack Obama n'ont pas toutes été tenues, souvent bloquées par une opposition républicaine très hostile au Congrès. En 2010, déjà dans un discours sur l’état de l'Union, il appelait de ses vœux le vote d'une grande loi sur le climat, en vain. En 2011, il réclamait la fin des subventions aux énergies fossiles, là encore sans succès.
Autres points noirs : la fracturation hydraulique n'a pas été interdite et une porte a été ouverte pour l'exploitation du pétrole offshore au large de la côte Est. Barack Obama a jusqu’au 8 novembre prochain, date de l’élection présidentielle, pour boucler un maximum de dossiers. D'où la pression intense exercée en ce "moment charnière" par certaines associations comme l'Alliance pour plus de justice environnementale qui organise une journée d'action nationale le 19 janvier.
Parmi les urgences, David Goldston, directeur de l'ONG Natural Resources Defense Council, liste en particulier l'interdiction de toute exploitation du pétrole offshore dans l'Arctique et dans l'Atlantique et une législation sur les émissions de méthane. Car les organisations écologistes aux Etats-Unis n'ont aucune certitude sur le nom du futur locataire de la Maison-Blanche. Ni sur ses intentions en matière d'environnement.
Fannie Rascle, correspondante à Washington
Source : www.novethic.fr
Pour sauver un arbre millénaire de l’abattage, elle s’installe dedans pendant deux ans
En Californie, dans un arbre millénaire haut de 60 mètres, Julia Butterfly Hill s’est construit un abri afin d'empêcher son abattage. Retour sur un pari fou démarré il y a près de 20 ans.
Sauver Luna, un arbre millénaire, voilà l’idée maîtresse à l’initiative de Julia Butterfly Hill. Du haut de ses vingt-trois ans, elle s’est arrangée pour préserver un séquoia de 60 mètres de hauteur. L’arbre californien surplombe la ville de Stafford.
Après avoir subit un accident traumatique, la jeune fille se tourne vers la nature en guise de réadaptation. Au cours de ses promenades, elle a aiguisé son rapport à l’environnement, alors, à l'annonce de la démolition du séquoia par la compagnie Pacific Lumber, elle s’est dédiée à sa sauvegarde et s'est lancée dans une vie de combat, consciente que l'avenir se prépare en respectant les aînés (cf photo - respect your elders).
Les premiers pas d'une désobéissance civile
Le 10 décembre 1997, Julia s’est donc installée à 50 mètres de hauteur dans une tente fixée au séquoia. Elle devait y rester deux semaines, elle y vivra 738 jours. Julia s’accroche à Luna pour empêcher sa destruction et défendre la forêt. « Il en va de la santé de l’homme » et pour Julia c'est vital. Le 18 décembre 1999, Pacific Lumber, auparavant décidé à abattre l’arbre, revient sur sa décision et s’engage pour la protection de Luna et du parc alentours. Cet accord fait descendre Julia de l’arbre.
En 2000, une partie du tronc de l’arbre a été malgré tout coupée par un individu muni d'une tronçonneuse. Julia, qui entretient une relation fusionnelle avec le séquoia, décide de le soigner avec de l’argile et des herbes. Des soins efficaces qui permettent à Luna de reprendre la forme.
Des avancées pour la biodiversité
À la suite de ces événements, Julia crée l’ONG Circle of Life en 2002. Une initiative plein de sens qui encourage la biodiversité et propose des conférences, festivals, workshops autour de l’environnement, l’écologie, la place de l’homme dans la nature. Circle of life a fait émerger un programme What’s Your Tree (Quel est ton arbre) destiné à des groupes pour amener chacun à prendre conscience de son pouvoir sur la terre. En 2012, l’association a impulsé une autre initiative, celle de remettre des graines de plants à chaque personne engagée dans un mouvement éco-responsable, au travers du Pollination Project (projet de pollinisation).
Sur son site Internet, Julia Butterfly rappelle : « L’origine du mot courage vient du mot français “coeur” et c’est de là que provient le véritable courage ». La militante invite à être à l’écoute de son coeur et connecté à son environnement, un premier pas bénéfique pour l’homme et la planète.
Source : biolaune.com
L'ampoule éternelle est née!
Il y a quelques mois, Benito Muros, entrepreneur espagnol, inventeur de l’ampoule « éternelle », « conçue sans obsolescence programmée », a annoncé le lancement d’une version améliorée celle-ci, écrit ABC.es. Elaborée il y a deux ans, l’ampoule IWOP (« I, without opsolescense ») possède un large culot et peut être achetée sur Internet ou dans une boutique de Barcelone au prix de 33,88 euros (TVA comprise). Cette ampoule utilise la technologie LED, elle peut être réparée et sa consommation est de 3,5 Watt pour une luminosité équivalant à celle d’une ampoule de 90-100 Watt.
La nouvelle version de l'IWOP est fabriquée en Catalogne : à Gérone, on réalise l’insertion de ses composants, le département Recherche et Développement se trouve à Barcelone et l’assemblage et le stockage sont pris en charge par le département d’Igualada, une commune de la province de Barcelone.
Benito Muros est à l’origine du mouvement espagnol « Sin obsolescencia programada » (SOP, « Sans obsolescence programmée ») qui dénonce la manipulation des « fabricants construisant des produits qui durent moins d’années ». Selon lui, l’idée de cette ampoule « éternelle » lui est venue lors d’un voyage aux Etats-Unis où il a pu observer la fameuse « ampoule centenaire» allumée sans interruption depuis plus d’un siècle dans le Parc de Pompiers de Livermore, en Californie, écrivait le quotidien La Vanguardia.
Avec son invention, Muros prétend démontrer que nos appareils peuvent être développés de manière durable en étant réparés ou recyclés. « En Espagne, on jette environ 47 millions d’ampoules par an, la plupart d’entre-elles à basse consommation et dans le monde, ce chiffre atteint les 7.000 millions par an. On peut éviter cette situation grâce à une ampoule réparable et actualisable », affirmait-il dans La Vanguardia.
Selon Muros, l’ampoule « éternelle » peut briller entre 80 et 100 ans. Muros explique qu'il a réalisé avec son équipe des tests de simulation temporelle, de chaleur et d’humidité afin de vérifier la résistance de son produit. La durabilité de l'ampoule se devrait aux composants électroniques durables, également utilisés dans le secteur de l’aviation, affirme Muros. Dans les faits, l’économie pour le consommateur serait de 96,5% si l’on compare avec une ampoule incandescente de 100 Watt, de 68% par rapport à une ampoule basse consommation. L'ampoule permettrait également de réduire de 70% les émissions de dioxyde de carbone, ajoute-t-il.
Du côté de la communauté scientifique, le scepticisme est de mise car on considère que l’ampoule IWOP possède toutes les caractéristiques du produit miracle. Dans un article de 2012, le journal en ligne suisse « La Méduse » expliquait que cette histoire avait tout l'air d'un buzz. En effet, l’entrepreneur a régulièrement affirmé être menacé de mort pour son invention par « un système qui refuserait que ce produit novateur et éthique ne vienne troubler les plans futurs du néo-libéralisme ». En outre, Benito Muros déclare collaborer avec la documentariste Cosima Dannoritzer, auteure du documentaire « Prêt à jeter » (« Comprar, tirar, comprar »). Toutefois, cette dernière a déclaré au journal La Méduse ne pas le connaître et a affirmé : « « Bien sûr que son ampoule pourrait rester allumée pendant 25 ans, mais ce n’est pas la seule ! Toutes les ampoules LED ont, en théorie, cette durée de vie ! ».
Enfin, malgré les critiques reçues à l’égard de son produit, Benito Muros a terminé parmi les finalistes du Prix des Entrepreneurs 2014 en Espagne (Premio Emprendedores).