Le Nevada joue la carte solaire, Bush fait de la résistance
Alors que l’Amérique joue au G8 le rôle du vilain dans la lutte contre l’effet de serre, la troisième plus grosse centrale solaire du monde est entrée cette semaine en service non loin de Las Vegas. Avec 64 mégawatts (MW) installés, Nevada Solar One est la première de cette taille construite depuis 16 ans aux Etats-Unis. Solaire à 100%, mais pas photovoltaïque : parabolique, comme ses sœurs plus âgées qui fonctionnent depuis 1984 dans le même désert du Mojave, à Kramer Junction, tout près de la base Edwards de la US Air Force.
Il s’agit donc de thermodynamique: des miroirs concentrent et dirigent les rayons du soleil (en multipliant son intensité par 70) vers un mince tube noir rempli d’une huile minérale. Ces tubes absorbeurs transportent l’huile bouillante sur les 1,4 millions de mètres carrés (212 terrains de foot) de la centrale, jusqu’à des échangeurs de chaleur où l’huile chauffe de l’eau qui se transforme en vapeur, pour ensuite faire classiquement tourner des turbines. Un rêve pour les compagnies électriques locales (utilities) qui achètent cette électricité, puisque celle-ci est produite aux heures les plus chaudes de la journée, exactement quand les voraces systèmes d’air conditionné tournent à plein régime. La meilleure présentation de cette technologie se trouve (en anglais, mais il y a des shémas et des photos) sur le Energy Blog.
En général, on connaît du solaire les panneaux photovoltaïques (PV), ces surfaces noires constituées de cellules photo-électriques qui produisent l’électricité sur le champ. Le plus grand champ PV du monde se trouve pour le moment en Allemagne, et il produit 10 MW d’électricité. La technologie des miroirs permet une plus grosse production. L’ensemble des unités de Kramer Junction a une puissance de 354 MW, ce qui en fait la plus grosse centrale solaire du monde. La seconde, 150 MW (en cours d’agrandissement), est dans le désert du Negev, en Israël. Les 64 MW de Nevada Solar One sont une nouvelle étape vers une production qui pourrait atteindre 1000 MW en 2010. C’est en tout cas l’engagement pris il y a deux ans par la Western Governors Association.
La société qui développe Nevada Solar One est Acciona Solar Power Inc., filiale de l’espagnole Acciona, une des grandes sociétés européennes dans le secteur des énergies renouvelables. Son vice-président, Gilbert G. Cohen, dans l’article "A new chapter begins for concentrated solar power", estimait que le Sud-Ouest américain pourrait produire un jour assez pour alimenter 10 millions de consommateurs. Soit seulement 3,3 % de la population américaine, c’est tout à fait réaliste. Ces futurs clients utilisant l’électricité solaire thermique sont en train de s’installer, toujours plus nombreux, dans les métropoles en expansion constante des zones les plus arides et les plus ensoleillées du continent : à Phoenix (Arizona), Las Vegas (Nevada), Albuquerque (Nouveau Mexique)…
Là où les grands espaces vides ne manquent pas, certes, mais où la concurrence est rude entre les promoteurs, les aménageurs et les développeurs de tout poil pour se les approprier. Une chose est sûre: pour être rentable, pour offrir un kilowatt-heure à un prix compétitif par rapport à celui de l’électricité "classique", une centrale solaire de ce type doit être grosse. GROSSE. A titre indicatif, le prix du kwH "conventionnel" oscille entre 5 et 18 cents, selon l’endroit où il est produit et comment il est acheminé. Le solaire thermal, lui, va de . De 15 à 17 cents dans le cas de Nevada Solar One, on parle de 13 cents, mais Gilbert G. Cohen ne peut pas nous le confirmer: "Les termes de notre contrat avec les utilities sont secrets." Dans l’article cité plus haut, il estime que descendre à 7 cents ne sera pas difficile dans un avenir proche.
Treize cents, même si c’est bien, c’est encore cher. Les centrales solaires pourraient encore baisser leurs coûts en augmentant leur taille, en se groupant pour partager les infrastructures de contrôle et de distribution de l’électricité. D’un autre côté, il est probable qu’à terme les centrales conventionnelles devront acquitter une taxe CO2. Alors les centrales solaires, comme les centrales éoliennes qui le sont déjà, deviendront réellement compétitives. Pour l’heure, les deux ont quand même un bel avenir devant elles, car de plus en plus d’Etats exigent des utilities qu’elles fournissent un certain pourcentage d’électricité d’origine renouvelable. Au Nevada, le pourcentage est carrément de 20 %. Pas la peine de faire un dessin : le solaire thermique a de l’avenir dans ces régions.
Source: rue 89
Il s’agit donc de thermodynamique: des miroirs concentrent et dirigent les rayons du soleil (en multipliant son intensité par 70) vers un mince tube noir rempli d’une huile minérale. Ces tubes absorbeurs transportent l’huile bouillante sur les 1,4 millions de mètres carrés (212 terrains de foot) de la centrale, jusqu’à des échangeurs de chaleur où l’huile chauffe de l’eau qui se transforme en vapeur, pour ensuite faire classiquement tourner des turbines. Un rêve pour les compagnies électriques locales (utilities) qui achètent cette électricité, puisque celle-ci est produite aux heures les plus chaudes de la journée, exactement quand les voraces systèmes d’air conditionné tournent à plein régime. La meilleure présentation de cette technologie se trouve (en anglais, mais il y a des shémas et des photos) sur le Energy Blog.
La centrale thermodynamique du Nevada
En général, on connaît du solaire les panneaux photovoltaïques (PV), ces surfaces noires constituées de cellules photo-électriques qui produisent l’électricité sur le champ. Le plus grand champ PV du monde se trouve pour le moment en Allemagne, et il produit 10 MW d’électricité. La technologie des miroirs permet une plus grosse production. L’ensemble des unités de Kramer Junction a une puissance de 354 MW, ce qui en fait la plus grosse centrale solaire du monde. La seconde, 150 MW (en cours d’agrandissement), est dans le désert du Negev, en Israël. Les 64 MW de Nevada Solar One sont une nouvelle étape vers une production qui pourrait atteindre 1000 MW en 2010. C’est en tout cas l’engagement pris il y a deux ans par la Western Governors Association.
La société qui développe Nevada Solar One est Acciona Solar Power Inc., filiale de l’espagnole Acciona, une des grandes sociétés européennes dans le secteur des énergies renouvelables. Son vice-président, Gilbert G. Cohen, dans l’article "A new chapter begins for concentrated solar power", estimait que le Sud-Ouest américain pourrait produire un jour assez pour alimenter 10 millions de consommateurs. Soit seulement 3,3 % de la population américaine, c’est tout à fait réaliste. Ces futurs clients utilisant l’électricité solaire thermique sont en train de s’installer, toujours plus nombreux, dans les métropoles en expansion constante des zones les plus arides et les plus ensoleillées du continent : à Phoenix (Arizona), Las Vegas (Nevada), Albuquerque (Nouveau Mexique)…
Un capteur solaire parabolique
Là où les grands espaces vides ne manquent pas, certes, mais où la concurrence est rude entre les promoteurs, les aménageurs et les développeurs de tout poil pour se les approprier. Une chose est sûre: pour être rentable, pour offrir un kilowatt-heure à un prix compétitif par rapport à celui de l’électricité "classique", une centrale solaire de ce type doit être grosse. GROSSE. A titre indicatif, le prix du kwH "conventionnel" oscille entre 5 et 18 cents, selon l’endroit où il est produit et comment il est acheminé. Le solaire thermal, lui, va de . De 15 à 17 cents dans le cas de Nevada Solar One, on parle de 13 cents, mais Gilbert G. Cohen ne peut pas nous le confirmer: "Les termes de notre contrat avec les utilities sont secrets." Dans l’article cité plus haut, il estime que descendre à 7 cents ne sera pas difficile dans un avenir proche.
Treize cents, même si c’est bien, c’est encore cher. Les centrales solaires pourraient encore baisser leurs coûts en augmentant leur taille, en se groupant pour partager les infrastructures de contrôle et de distribution de l’électricité. D’un autre côté, il est probable qu’à terme les centrales conventionnelles devront acquitter une taxe CO2. Alors les centrales solaires, comme les centrales éoliennes qui le sont déjà, deviendront réellement compétitives. Pour l’heure, les deux ont quand même un bel avenir devant elles, car de plus en plus d’Etats exigent des utilities qu’elles fournissent un certain pourcentage d’électricité d’origine renouvelable. Au Nevada, le pourcentage est carrément de 20 %. Pas la peine de faire un dessin : le solaire thermique a de l’avenir dans ces régions.
Source: rue 89