30% des terres gelées russes pourraient avoir fondu d'ici à 2050
Le pergélisol russe est en sursis. Selon les dernières études du gouvernement russe, 30% de ces étendues de terre gelées pourraient avoir fondu d'ici à 2050 à cause du réchauffement climatique.
Vendredi, Vladislov Bolov, expert au ministère des Situations d'urgence de Russie, a expliqué à Ria Novosti que «dans les 25-30 prochaines années, la superficie du pergélisol risque de diminuer de 10 à 18%. Dans quarante ans, cette valeur pourra augmenter de 15 à 30%». Cette fonte risque d'être une très mauvaise nouvelle pour le climat: le pergélisol retient des tonnes de méthane, gaz au pouvoir de réchauffement vingt fois supérieur à celui du CO2, qui pourraient se dégager dans l'atmosphère et accélérer le réchauffement climatique. «En Sibérie occidentale la température du sol gelé augmentera en moyenne de 1,5-2 degrés, pour atteindre -3 à -4°C», a expliqué l'expert.
Une aubaine pour l'industrie de l'énergie?
Mais pour la Russie, les conséquences pourraient être très rapidement visibles: selon Vladislov Bolov, la limite de la zone de terres gelées pourrait se déplacer de 150 à 200 kilomètres vers le nord-est, entraînant des modifications du paysage et la formation de lacs thermokarstiques. «Les répercussions de la dégradation du pergélisol sur le transport terrestre sont évidentes», prévient-il.
Le pergélisol russe recouvre près de 10,7 millions de km2, soit 63% de la superficie du pays. C'est sous ces terres gelées que se trouvent les principaux gisements de pétrole, de gaz naturel et de charbon. Autant dire que les industriels s'intéressent de très près à l'avenir de cette riche région.