Grassohol : le nouveau biocarburant à base d'herbe.....
S’il aboutit, il permettrait de redynamiser de manière durable l’économie rurale et constituerait un pas de géant sur la voie des objectifs fixés en matière d’énergie renouvelable non seulement par le Pays de Galles mais par le Royaume-Uni dans son ensemble.
Ce programme de recherche a pour objectif de mettre au point des procédés commercialement et économiquement viables permettant de fabriquer de l’éthanol à partir de ray-grass pluriannuel, la plante fourragère la plus communément semée au Royaume-Uni et habituellement destinée à être pâturée ou ensilée.
Le ray grass est généralement cultivé en association avec du trèfle blanc, qui fixe l’azote dans le sol et agit comme un engrais naturel, et permet de ce fait de minimiser les coûts de production, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre générées par la fabrication d’engrais de synthèse. Les chercheurs s’attacheront à mettre en évidence les meilleures méthodes d’extraction et de fermentation des sucres, ainsi que les techniques permettant d’obtenir des rendements et des taux de production d’éthanol maximum.
Un champ anglais de raygrass
D’après Joe Gallagher, de l’IBERS, le ray-grass constitue une solution beaucoup plus durable, qui ne remet pas en cause les intérêts de l’industrie alimentaire. "Le ray-grass est parfaitement adapté à nos conditions climatiques et à nos sols. Sa culture d’affectera ni les paysages écologiquement sensibles ni la biodiversité, et il a une teneur élevée en hydrates de carbone extractibles."
Toutes ces qualités associées en font une plante très intéressante pour la production de bioéthanol, d’un potentiel supérieur à nombre d’autres candidats. Si un nouveau débouché rentable est trouvé pour l’herbe, les agriculteurs pourront augmenter leur production pour répondre à la demande. Techniquement, une même parcelle pourrait servir aussi bien au pâturage des animaux, à la production d’ensilage et à la production de carburant. »
Selon Joe Gallagher, la production britannique de biocarburant est très limitée et l’essentiel du bioéthanol entrant dans la composition des carburants vendus actuellement au Royaume-Uni est importé. Ce bioéthanol est produit à partir de cultures qui ont avant tout vocation de nourrir la planète, comme le maïs, le blé ou la canne à sucre, ce qui représente un risque pour la sécurité alimentaire mondiale.
Au Pays de Galles, 1,04 million d’hectares, soit 62% des terres disponibles, sont occupés par des prairies permanentes et constituent donc une source de matière première, qui peut être récoltée sur plusieurs mois. A titre d’exemple, un hectare de prairie pourrait produire jusqu’à 4 500 litres d’éthanol. Des raffineries pourraient être créées au niveau local, dans les exploitations, un peu comme cela se passe actuellement pour les coopératives vinicoles.
Cette collaboration industrielle sera l’occasion pour Wynnstay de recueillir de précieuses informations concernant la production et le traitement des matières premières destinées à l’élaboration de bioéthanol (et notamment d’identifier les variétés de ray-grass riches en sucres les plus adaptées et l’équipement nécessaire à leur transformation).
Les travaux de recherche devraient permettre la mise en place au Pays de Galles d’un centre d’excellence d’agro-bio-raffinage, qui se penchera également sur une éventuelle production, à partir de végétaux, de produits jusqu’à présent fournis par l’industrie pétrochimique.
"Ma conclusion est la suivante : je souhaite que ce projet aboutisse mais j'espère que les anglais ne feront pas comme les brésiliens qui utilisent des millions de metres cubes d'eau pour arroser leurs champs, des pesticides à gogo, voire de modifier génétiquement les plantes pour augmenter le rendement! C'est un beau projet qui a le mérite d'exister mais j'espère que les méthodes de production de ce biocarburant seront surveillées afin d'éviter que certains agriculteurs soient trop tentés par l'appât du gain au point de "booster" leurs cultures....L'argent peut créer ce genre de risques."