Aspartame : ses risques font à nouveau débat
Mercredi, le Réseau environnement santé a tiré la sonnette d'alarme concernant les risques que présente l'aspartame pour la santé, particulièrement chez les femmes enceintes. Il demande une réévaluation de la dose journalière admissible.
"Un grave dysfonctionnement du système de sécurité sanitaire" : c'est ce qu'ont dénoncé mercredi au cours d'une conférence de presse, plusieurs membres du Réseau environnement santé (RES) accompagnés de médecins et de scientifiques. Ils accusent les autorités sanitaires de nier les résultats de plusieurs études scientifiques qui démontrent les risques de
l'aspartame sur la santé. Pour l'instant, ces travaux n'ont été réalisés que chez l'animal, mais ils semblent indiquer que l'édulcorant présenteraient à long terme des risques pour la santé tels que des cancers.
Plus inquiétant, l'une des études révèle un risque accru de naissance prématurée en cas de consommation de soda light durant la grossesse. Estimant qu'il existe un risque potentiel, les médecins et sage-femmes ont donc lancé un appel à déconseiller aux femmes enceintes de consommer quotidiennement des édulcorants comme l'aspartame présent dans près de 6.000 produits.
Diminuer la dose limite
Par ailleurs, l'association a demandé une baisse drastique de la Dose journalière admissible (DJA), aujourd'hui fixée à 40 milligrammes par kilogramme. Une dose qui ne respecte pas le principe de précaution selon le RES. "La DJA fixée est basée sur une ancienne étude scientifique peu fiable et dont les données sont introuvables alors que des études récentes ont été faites dans de bonnes conditions", ont argumenté les spécialistes qui souhaitent qu'elle soit abaissée à 20 microgrammes par kilogramme, soit 2.000 fois moins.
Face à ces interpellations, la Commission européenne a demandé à l'Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) une réévaluation complète des risques de l'aspartame dont les résultats devraient être livrés en juillet 2012.