Baie de Rio : le cimetière des poissons
Le mystère reste entier sur le mal qui terrasse depuis un mois des milliers de poissons argentés dans la baie de Rio : les nouveaux tests réalisés par l'Université fédérale de Rio (UFRJ) n'ont détecté aucune algue toxique ou pollution chimique de l'eau.
«Les résultats des analyses de l'eau et des examens de l'anatomie des aloses recueillies dans la baie de Rio n'ont pas permis non plus d'établir les causes de cette mortalité de cette unique espèce de poissons», selon un communiqué, lundi, de l'Institut national de l'Environnement (Inea) qui avait sollicité ces nouveaux tests.
«Dans les échantillons d'eau, la présence de micro algues potentiellement nocives a été spécialement analysée. Ces analyses ont confirmé les résultats obtenus il y a une semaine par l'Inea», selon lesquels il n'y a pas de pollution chimique, souligne le communiqué.
Les examens anatomiques des poissons «n'ont révélé aucun saignement dans le corps et les viscères (...) et les aloses analysées étaient apparemment intactes. Comme l'eau, l'analyse des poissons n'a pas permis de conclure sur la cause de cette mortalité» peu commune, conclut le communiqué.
Les pêcheurs de la baie dénoncent une pollution pétrolière mais les scientifiques n'y croient pas, même s'ils ne s'expliquent toujours pas la cause de cette hécatombe d'aloses, un poisson de la famille des Clupeidae qui inclut la sardine et le hareng.
Les habitants se plaignent de l'odeur fétide et n'osent plus se baigner.
Leandro Daemon, scientifique de l'Inea avait déjà dit début novembre que les premières analyses de l'eau de la baie n'avaient révélé aucune substance chimique toxique, ni aucune variation anormale dans le pH (potentiel hydrogène), dans la salinité ou la quantité d'oxygène de l'eau.
C'est pourquoi l'Inea avait sollicité de nouvelles analyses à l'UFRJ.
L'océanographe David Zee a dit à l'AFP que l'hypothèse la «plus probable était un phénomène provoqué par une pollution thermique de l'eau».
«L'alose est un poisson très sensible au manque d'oxygène. Les fortes températures de l'eau enregistrées depuis plusieurs jours diminuent la solubilité de l'oxygène», ce qui pourrait provoquer la mort par asphyxie de cette espèce, selon lui.
Le résultat d'autres analyses, réalisées par l'Université de Rio (Uerj) à la demande de l'Inea, n'a pas encore été diffusé.