Barack Obama veut intensifier la lutte contre le réchauffement climatique
Qui a effectué son grand retour sur la scène politico-médiatique américaine il y a quelques semaines.
Sa bonne gestion de la « crise » générée par le passage de l’ouragan Sandy explique peut-être pour partie sa réélection. Saluée par une grande majorité de ses concitoyens, elle lui a également valu un soutien politique de poids, celui de l’influent maire de New York Michael Bloomberg pour qui, contrairement à son rival républicain, il était le seul à proposer une politique à même de lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Un phénomène qui préoccupe de plus en plus d’Américains, qui n’est peut-être pas étranger à la multiplication des catastrophes naturelles de l’autre côté de l’Atlantique – à ce stade, la communauté scientifique manque encore d’éléments – et que Barack Obama s’est engagé à (mieux) combattre. Le président réélu le sait : en la matière, son premier mandat n’a pas été à la hauteur des enjeux.
La légère réduction des émissions nationales de gaz à effet de serre est en effet essentiellement due à la récession économique et le moins que l’on puisse dire est que les États-Unis se sont montrés timorés lors des sommets internationaux de Copenhague (Danemark), Cancun et Durban (Afrique du Sud), ce dernier s’étant même déroulé en l’absence du locataire de la Maison Blanche. La première conférence de presse qu’il a donnée depuis sa victoire, mercredi dernier, semble toutefois attester d’une prise de conscience. « Je suis convaincu que le changement climatique est une réalité et que les activités humaines et les émissions carboniques ont un impact », a-t-il ainsi déclaré, cité par nos confrères de l’AFP, tout en admettant que la communauté internationale ne fait pas tout ce qu’elle devrait faire pour les limiter.
Associer lutte contre le réchauffement climatique et lutte contre le chômage
Et de préciser : « Nous savons que la température autour du globe augmente plus vite que nous le prédisions, même il y a dix ans, [...] que la calotte glaciaire arctique fond plus vite que prévu qu’il y a seulement cinq ans et qu’un nombre extraordinairement élevé d’événements météorologiques dévastateurs se sont produits en Amérique du Nord et autour du globe. » Face à ces constats, la future ex-première puissance économique mondiale n’est cependant pas restée les bras ballants, ayant réduit ses importations de pétrole de 20 % depuis 2008 et dans le même temps doublé sa production d’électricité à partir de sources « propres ».
Si elle rapproche l’Oncle Sam de l’indépendance énergétique, l’exploitation intense des hydrocarbures de roche-mère tend malheureusement à relativiser ces efforts. Rappelons en outre que les républicains resteront majoritaires à la Chambre des représentants au moins jusqu’en 2014 et que ces derniers n’ont pas ménagé leur peine depuis deux ans pour « rogner » la politique environnementale de M. Obama, selon lequel l’heure est désormais venue d’« avoir une conversation dans tout le pays sur ce qu’il est réaliste de faire à long terme pour s’assurer que nous ne laissons pas aux futures générations un problème très cher et très douloureux à régler ».
La vision du président américain semble donc avoir évolué et de son point de vue, la lutte contre la hausse du thermomètre mondial peut aussi stimuler le marché de l’emploi. « Si nous élaborons un plan pouvant créer des emplois, pousser la croissance et faire nettement reculer le changement climatique tout en étant un leader international, je crois que le peuple américain le soutiendra », a-t-il par ailleurs prophétisé, appelant les républicains à participer eux aussi à un combat difficile à mener, qui suppose des sacrifices, mais qui va dans le sens de l’intérêt général.
Des propos salués par l’Union of Concerned Scientists, sa responsable des questions relatives au réchauffement climatique Angela Enderson ayant vu en eux « une réponse très sérieuse et sage » à ce fléau. Reste le plus difficile : joindre les actes aux belles paroles.