Bonne Nouvelle!!! Le Parlement européen vote pour une pêche plus durable
À une large majorité…
La dégradation de la biodiversité marine est une évolution qui ne souffre plus aucune discussion et appelle d’importantes mesures de protection. Pressés par les pêcheurs, contraints de tenir compte des intérêts économiques à court terme, les pouvoirs publics se montrent néanmoins trop frileux aux yeux des associations de protection de l’environnement.
Déjà évoqué à maintes reprises dans ces colonnes, le cas de Maria Damanaki est une exception. La Commissaire européenne aux Affaires maritimes et à la Pêche est en effet une fervente partisane d’une réforme en profondeur de la politique commune de la pêche (PCP) dans le sens d’une plus grande protection des stocks. Interdiction des rejets en mer de poissons morts, instauration d’un permis à points, établissement des quotas en fonction des dernières études scientifiques : à défaut de faire l’unanimité, ses propositions vont incontestablement dans le bon sens.
Appelant de ses voeux une lutte accrue contre la surpêche depuis de longs mois, elle a pu goûter en connaisseuse l’adhésion des eurodéputés à sa vision. Ainsi, par cinq cent deux voix pour, cent vingt-sept contre et vingt-sept abstentions, ces derniers ont adopté une réforme ambitieuse « qui affiche sa volonté de stopper le déclin des populations de poissons tout en freinant la dégringolade des emplois dans le secteur de la pêche », résument nos confrères du Monde.
Des quotas revus à la baisse à partir de 2015
Une réforme votée à une large majorité donc – ce qui a surpris les observateurs – et qui, hormis l’interdiction des rejets précitée, laquelle devrait entrer en vigueur entre 2014 et 2017 selon les espèces, pose aussi le « principe de ne plus outrepasser des quotas au-delà desquels on empêche les stocks de poisson de se reconstituer et de respecter au contraire les rendements maximum durable (RMD) », ajoute le quotidien.
Une revendication majeure des ONG, qui n’ont pas boudé leur plaisir et pour lesquelles cette issue constitue un exaucement du souhait de l’opinion publique. Greenpeace, elle, se félicite en particulier de l’adoption de deux amendements associant l’accès aux zones de pêche à des critères de durabilité.
L’association apprécie également, on l’imagine bien, la révision des quotas à la baisse à compter de 2015, l’objectif étant d’atteindre un renouvellement des stocks de poissons « au-delà » du RMD dès l’entame de la prochaine décennie. « L‘Union Européenne (UE) ne dispose pas à ce jour de la moitié des données sur ses stocks halieutiques », fait néanmoins valoir l’eurodéputée socialiste Isabelle Thomas qui, fidèle à la ligne gouvernementale, préconisait des délais plus longs.
D’aucuns pourraient rétorquer à Paris que l’écosystème marin ne peut plus attendre.