Bové dénonce un conflit d'intérêt européen sur les OGM
Le député européen réclame la démission de la présidente de l'Autorité de sécurité alimentaire européenne, membre du conseil d'aministration d'un organisme actif dans les OGM.
Noyautée. José Bové a dénoncé ce mercredi un conflit d'interêt au sein de l'Autorité Européenne chargée des avis scientifiques sur les OGM. Le député européen réclame une réforme "en profondeur" de cet organisme.
Le vice-président de la commission agriculture du Parlement européen demande la démission de Diane Banati, présidente du Conseil d'administration de l'Autorité européenne de la sécurité alimentaire (EFSA). Il accuse cette dernière d'avoir caché être membre du conseil d'administration de l'International Life Science Institute (Ilsi) Europe, une organisation regroupant la plupart des groupes agrochimiques actifs dans les OGM.
"Ommission grave".
Dans sa déclaration d'intérêt, publiée sur le site de l'EFSA, Diane Banati "minore son implication au sein de l'Ilsi", estime José Bové qui voit là une "omission grave". En effet, affirme-t-il, "elle se contente de reconnaître qu'elle fait partie depuis 2003 du comité de conseil scientifique d'Ilsi Europe. Elle ne mentionne pas qu'elle est en fait membre du Conseil des directeurs, ce qui implique des responsabilités beaucoup plus importantes au sein de cette organisation".
José Bové précise avoir informé le commissaire à la Santé John Dalli de ce problème. Il déplore que ce dernier "n'ait pas jugé utile d'agir pour empêcher un possible noyautage de l'EFSA par les lobbies des multinationales de l'agro-alimentaire".
Réponse du porte-parole de John Dalli: le commissaire a "pris note" des "préoccupations concernant Mm Banati". "Il a relayé aux services de la Commission qui ont confirmé que cette nomination avait respecté les procédures".
La présidente du conseil d'administration de l'EFSA n'a aucune compétence sur les avis scientifiques rendus par l'autorité, ajoute le porte-parole de John Dalli. Elle est simplement chargée de veiller au bon fonctionnement de l'agence, indique-t-il encore.
José Bové réclame en outre une réforme de l'EFSA pour la rendre "totalement indépendante". Une évaluation des activités de l'EFSA doit être réalisée en 2011, afin de déterminer les réformes nécessaires, lui répond le porte-parole de John Dalli.