Changement climatique : les grandes puissances industrielles n'arrivent toujours pas à s'accorder

Publié le par Notre Terre

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«Nous n'avons pas de temps à perdre», a lancé le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon en début de journée, alors que les discussions sont parasitées par des sujets historiquement difficiles: la répartition des efforts entre pays développés et en voie de développement, et les garanties sur les aides promises au Sud.


Les travaux sont désormais centrés sur un texte qui doit entériner la forme des «contributions nationales», c'est-à-dire les engagements sur les gaz à effet de serre.

Une décision par consensus doit absolument être adoptée à Lima à ce sujet pour éviter d'avoir, à Paris fin 2015, un accord au rabais. Faute d'avoir instauré des règles communes aux plus de 190 pays membres de la Convention de l'Onu sur le climat, il ne sera pas possible d'évaluer les «contributions» et de mesurer leur ambition globale par rapport à l'objectif de limiter la hausse de la température globale à 2°C.


Le futur accord multilatéral sur le climat doit donner un cadre pour amorcer une réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui augmentent chaque année et qui, à leur rythme actuel, conduisent la planète vers une hausse de 4 à 5°C d'ici la fin du siècle.


Cette perspective étant synonyme de mise en danger de nombreuses populations (sécurité alimentaire, accès à l'eau, recrudescence d'évènements climatiques extrêmes, maladies, submersion de nombreuses côtes, etc.), la communauté internationale s'est donnée comme objectif de limiter à 2°C la hausse du thermomètre mondial par rapport à l'ère pré-industrielle.

«Les conversations sur les contributions se sont déroulées jusque tard dans la nuit mercredi soir avec des progrès limités sur les questions épineuses», a estimé jeudi l'ONG Oxfam international.



«Le débat reste sur la façon d’établir une distinction entre pays et les conséquences que cela a en termes de responsabilité», a indiqué Oxfam. La convention de l'Onu de 1992 reconnaît à deux catégories de pays, les développés et ceux en voie de développement, une «responsabilité commune mais différenciée» dans le réchauffement.


Il y a trente ans, les pays développés avaient une claire responsabilité historique dans le niveau d'émissions des gaz à effet de serre enregistrés depuis le début de la révolution industrielle.

Mais depuis, cette différence s'atténue :la Chine et l'Inde sont actuellement les 1er et 4e plus gros émetteurs. D'où le refus, des Etats-Unis et de l'Union européenne notamment, d'en rester à ce strict découpage qui leur donne plus de devoirs que les autres.


«Une division permanente entre deux catégories établies en 1992 (...) n'a pas de sens dans un monde où les conditions de vie changent rapidement», a estimé mercredi Todd Stern, le négociateur américain.

Concernant la forme des contributions, les débats portent sur la date à laquelle les pays devront annoncer leur engagement en 2015 et sur les informations qu'ils devront fournir (année de référence pour la réduction des émissions, engagement sur 10 ou 15 ans, quelle politique sectorielle pour atteindre leur objectif, etc.).


L'évaluation de ces contributions est un autre point de contentieux, certains pays comme la Chine y étant opposés.

L'élaboration d'un projet de texte devant servir de base aux négociations intermédiaires courant 2015, puis à Paris dans un an, est l'autre grand objectif de Lima.


«Cela est quasiment fait», a assuré Todd Stern, même si le texte inclue à ce stade des points de vue très disparates.

Le secrétaire d'Etat américain était attendu jeudi après-midi à la COP 20 (20e conférence des parties), où il devait rencontrer des ministres de plusieurs pays.


Dans la matinée, Felipe Calderon, l'ex-président mexicain, qui dirige la commission globale sur l'économie et le climat, avait prononcé à la tribune un discours très volontariste, contrastant avec la lenteur des débats techniques entre négociateurs: «Oui, il est possible de s'attaquer au changement climatique et en même temps d'avoir de la croissance», a-t-il lancé, «mais pour cela nous devons prendre des décisions audacieuses et nous devons les prendre maintenant».

 

 


Publié dans Nature

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