CHINE – Des fonctionnaires condamnés pour des essais de riz OGM sur des enfants
Trois chercheurs chinois du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et de l’Académie de sciences médicales du Zhejiang ont été renvoyés pour avoir conduit des essais de riz doré génétiquement modifié (GM) sur des enfants.
En septembre 2012, Inf’OGM rapportait la pagaille scientifique et politique qu’avait générée la publication d’un article faisant état de résultats de tests, sur des enfants chinois, d’un riz génétiquement modifié pour contenir plus de ß-carotène, appelé riz doré. Ce riz, mis au point il y a plus de dix ans maintenant, est censé apporter une solution simple aux carences en vitamine A, carence qui entraîne notamment des problèmes de cécité chez les enfants. En septembre, il n’était pas possible d’établir avec certitude que de tels tests avaient eu lieu : le nombre d’enfants concernés variaient de 24 à 68 selon les sources, les scientifiques étatsuniens (de l’Université Tufts) et chinois tenaient des discours opposés… le Dr Yin Wang de l’Académie des sciences médicales de Zhejiang affirmait même, dans leQuotidien du peuple, ne pas être au courant de l’article publié dont il était pourtant cosignataire.
Après enquête, les autorités sanitaires chinoises ont décidé de licencier trois scientifiques : Yin Shi’an, du CDC chinois, Hu Yuming du centre du Hunan (région où l’expérience fut conduite) et Yin Wang de l’Académie des sciences médicales de Zhejiang. Selon la revue Science Insider , le CDC chinois a affirmé que l’expérience effectivement menée voici quatre ans violait les règles éthiques et précise aussi que les parents n’avaient pas été informés du caractère transgénique du riz donné à leurs enfants. De son côté, l’université Tufts conduit également une enquête en interne pour établir les responsabilités éventuelles, notamment pour ce qui concerne l’envoi de riz GM en Chine.
Un envoi illégal selon le CDC chinois, aucune autorisation n’ayant été requise préalablement. Ce point précis est en cours d’étude car l’envoi du riz à tester aurait pu être fait sous forme de riz déjà cuit, échappant ainsi à la législation chinoise qui, à l’instar du protocole de Cartagena, n’impose des autorisations qu’aux organismes vivants… A ce stade, le flou persiste quant au déroulé concret de l’expérience, les responsabilités engagées et les défauts de respect des procédures éthique et sanitaire. Les enquêtes en cours devraient fournir de plus amples informations dans les mois à venir.