Circulation alternée dès lundi à Paris contre la pollution
La circulation alternée sera mise en place à Paris et en proche banlieue à partir de lundi matin à la suite de pics de pollution enregistrés dans plusieurs régions dont l'Ile-de-France, a annoncé samedi Matignon.
Des mesures d'urgence, dont la gratuité des transports en commun en Ile-de-France, avaient été prises dès jeudi pour lutter contre le pic de pollution aux particules fines.
"On constate et on prévoit pour demain une amélioration de la situation. Cependant les prévisions font apparaître une remontée de la pollution à compter de dimanche soir et pour les journées de lundi et mardi", écrit samedi Matignon dans un communiqué.
"Le Premier ministre, après consultation des ministres chargés de l'Écologie, de la Santé, de l'Intérieur et des Transports, a décidé la mise en place à Paris et dans la petite couronne du dispositif de circulation alternée à compter de lundi", poursuit-il.
"Ce dispositif sera confirmé lundi matin pour la journée de mardi en fonction de l'évolution de la situation."
Pourront circuler lundi les véhicules dont la plaque d'immatriculation se termine par un chiffre impair, a précisé dans la soirée le ministre de l'Ecologie, Philippe Martin.
Une exception sera faite pour les chauffeurs de taxi, les services de secours ou encore les véhicules transportant au moins trois personnes. Pour le reste, les contrevenants s'exposeront à une amende de 22 euros.
APPEL AU CIVISME
"C'est vrai que c'est exceptionnel, mais la situation l'était", a déclaré Philippe Martin sur TF1, faisant appel au "civisme" des Franciliens. "Le gouvernement n'a eu qu'un souci dans cette affaire, c'est la santé publique", a-t-il ajouté, indiquant qu'il préciserait dimanche l'ensemble du dispositif aux côtés du préfet de police.
Quinze régions de France sont affectées par cet épisode de pollution, contre dix-sept en milieu de semaine, avec une tendance à l'amélioration pour le week-end.
La vallée du Rhône et l'Ile-de-France pourraient connaître un nouveau pic de pollution lundi, selon le ministre.
Le seuil d'alerte de pollution aux particules fines, jugées cancérigènes par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), a été franchi cette semaine dans plusieurs villes de France.
Face à un phénomène qui perdure, le gouvernement a pris toute une série de mesures d'urgence. Il a par ailleurs annoncé le lancement d'un plan de protection de l'atmosphère d'ici l'été.
"Les zones les plus touchées feront l'objet d'un plan de protection de l'atmosphère qui prévoira des mesures adaptées : réduction des émissions des chantiers de construction, plans de déplacement d'entreprises ou d'administrations, réduction des vitesses de circulation sur certains tronçons à fort trafic, etc.", a dit samedi Philippe Martin dans un entretien au journal Libération.
Le ministre de l'Ecologie précise qu'il rencontrera bientôt les constructeurs automobiles pour évoquer avec eux la question du diesel, qui ne "se résume pas", selon lui, à une question fiscale. Le diesel représente 60% du parc automobile mais 80% de la consommation de carburant.