Conférence de Doha : le Qatar, un grand pollueur pour accueillir le sommet climatique de l'ONU

Publié le par Gerome

Le Qatar détient le record de premier émetteur de gaz à effet de serre (GES) par habitant. C’est pourtant là-bas que s’est ouverte lundi la 18ème conférence de l'ONU sur le climat.

 

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Lundi, alors que s’ouvrait la 18ème conférence de l'ONU sur le climat, le pays qui l’accueille, le Qatar, a tenté de convaincre qu'il était le bon endroit pour une conférence. En effet, la chose semble difficile à croire quand on sait que ce pays détient le record de premier émetteur de gaz à effet de serre (GES) par habitant. Néanmoins, comme l’a souligné le président de la conférence, le vice-Premier ministre du Qatar Abdullah al-Attiya, "il ne faut pas s'arrêter sur les émissions par habitant. Quand ça part dans l'atmosphère, ça n'intéresse personne de savoir si c'est par habitant ou pas !".


Il a estimé que ce qu’il est important d’observer c’est "la quantité émise par chaque pays".
Selon lui, cet Etat n’est ainsi pas moins fondé à accueillir le grand rendez-vous climat annuel qu'un autre pays. "C'est le bon endroit pour une conférence de l'ONU. Il y en a eu dans de nombreux autres pays, même des pays qui produisent du charbon, qui émet plus de CO2 que le pétrole et le gaz", a-t-il indiqué. Cité par l'AFP, il a d'ailleurs souligné que "le Qatar est le quatrième exportateur [de gaz] au monde,  [et que celui-ci est actuellement] la plus grande solution pour réduire les émissions de GES".


Le vice-Premier ministre a également dit croire fermement que "la technologie va résoudre beaucoup de problèmes, en particulier dans le secteur de l'énergie, mettant en avant les projets de captage et de stockage du CO2". Abdullah al-Attiya n’annoncera toutefois pas d'objectifs chiffrés de réduction d'émissions de GES lors de cette conférence bien qu'il ait dit être conscient "que le pétrole et le gaz sont des ressources limitées"."Un jour, elles finiront. Nous avons commencé il y a des années à construire notre stratégie sur l'après-pétrole et gaz. C'est un de nos défis", a-t-il ajouté.


Les responsables de l'ONU confiants, les écologistes moins


Reste que la capacité du pays à jouer un rôle positif durant les prochaines négociations continue de faire douter les écologistes. Le Qatar "n'aurait pas été mon choix", a ainsi déclaré à l'AFP Raul Estrada, architecte du protocole historique de Kyoto de 1997. Selon lui, le financement de la conférence par ce pays est un facteur important pour lui en confier l'organisation, mais pas la présidence. "On a besoin d'un leadership fort pour progresser, avancer. Je ne vois pas ce leadership", a indiqué cet ex-diplomate argentin.


Selon lui, "dans toute l'histoire des négociations climatiques, le Qatar a essayé d'empêcher l'adoption d'engagements à réduire l'utilisation des combustibles fossiles afin d'atténuer le réchauffement climatique". Cependant, de son côté, la responsable de l'ONU pour le climat, Christiana Figueres, a dit "n'avoir aucun doute qu'ils (Qataris) se sont engagés pour une (réunion) qui ne va pas seulement réussir dans la forme, mais qui va réellement avoir du succès sur le fond".

 

 


Publié dans Pollution

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