Dans le Morvan, l’Etat détruit un bois et une zone humide en s’arrangeant avec la loi
Dans le Morvan, l’Etat détruit un bois et une zone humide en s’arrangeant avec la loi
Une déforestation est en cours aujourd’hui même, sous protection des gendarmes, dans le Morvan. Habitants et écologistes tentent de résister.
Notre Dame des Landes ne leur suffit pas. Un événement grave est en train de se produire dans le Morvan : une forêt de 100 ha, toute sa biodiversité, vont être massacrées pour un projet industriel inutile, dangereux pour l’environnement, la filière bois et l’emploi.
Alors que le Tribunal Administratif de DIJON a déjà rendu 3 jugements ordonnant la suspension de l’autorisation de destruction d’espèces, au lieu de faire appliquer la loi, la préfète de la Nièvre envoie les gendarmes pour protéger le début des travaux. Ce passage en force est scandaleux.
Les petits barons locaux du Parti socialiste ( Christian PAUL…) ont vendu le Morvan pour un plat de lentilles aux intérêts privés et spéculatifs d’une multinationale. Par manque de courage politique, le Conseil Régional et son président restent muets.
Que valent les discours ronflants sur la biodiversité et la « stratégie régionale » mise en place conjointement par l’Etat et le Conseil Régional ? Rien. Si le massacre se poursuit, les associations de protection de la nature et de l’environnement de Bourgogne sauront que leurs « engagements » ne sont que des chiffons de papier.
Avec FNE, les associations appellent à une mobilisation sur le site de SARDY les Epiry, dans la Nièvre, et exigent l’arrêt immédiat des travaux.
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Courriel :
POUR TOUS CEUX ET CELLES QUI PEUVENT SE MOBILISER :
ECRIRE, TELEPHONER A :
préfecture de la Nièvre : communication@nievre.pref ;gouv.fr
dreal-bourgogne@developpement-durable.gouv.fr
Nièvre aménagement : 03 86 57 44 75
RENDEZ VOUS IMMEDIAT POUR TOUS CEUX QUI LE PEUVENT SUR PLACE
prenez des vêtements chauds, des bottes, à boire et à manger : être autonome …
Attention à ne pas avoir sur vous des outils qui pourraient être catalogués comme des « armes ».
Nous sommes arrivés assez tard, vers 16h30 [lundi 4 février], juste au moment où les gendarmes s’en allaient. N’étaient plus présents que les manifestants. Il en restait une quarantaine à notre arrivée. Il y en avait eu entre 50 et 60 toute la journée.
Un point a été fait avec ceux qui étaient encore là. La préfète de la Nièvre a simultanément abrogé hier soir son arrêté "de destruction d’espèces" (celui qui avait été suspendu par le tribunal admnistratif (TA) de Dijon) et en a repris un, apparemment identique. Ce tour de passe-passe est évidemment tout à fait illégal, les raisons qui ont poussé le TA à suspendre le premier arrêté devant logiquement l’amener à faire de même avec son clone. Un recours "en référé d’heure à heure" devrait être déposé ce soir ou demain matin par les opposants pour obtenir la suspension du nouvel arrêté et l’interruption des travaux.
Sauf, bien sûr que l’ogre Erscia a déjà mangé aujourd’hui son premier bout de forêt. Les arbres gisent à terre, coupés et laissés en tas chaotique sur place, sur une surface de l’ordre du quart d’hectare (à vue de nez de non spécialiste).
Sauf que demain, on voit mal ce qui empêchera les engins de terrassement d’entrer en action. Il faudrait, pour les bloquer, disposer au moins d’une dizaine de tracteurs. Le seul paysan (de la conf’) qui était présent ne peut pas intervenir seul.
Reste qu’il est très important d’être présents en nombre, demain encore, et peut-être après :
pour retarder les travaux autant que possible malgré tout
pour montrer le mécontentement aux autorités et à la presse
et pour obliger les forces de l’ordre à mobiliser de gros effectifs (jusqu’à 80 gendarmes aujourd’hui !)
En outre, c’est l’occasion de se rencontrer, de partager des informations sur nos luttes, de faire croître nos réseaux et nos moyens collectifs, ce que nous avons fait cette fin d’après-midi.
Restons donc mobilisés sur place autant que possible.
Le rendez-vous demain matin : à partir de 7h, au même endroit (RD985 peu après la sortie de Marcilly en allant vers Aunay-en-Bazois).
Du collectif NDDL 89, seront au moins présents : Fabien, Sylvie, Éric.
Pour organiser le covoiturage, il y a la pag. C’est assez intuitif d’utilisation, se référer aux explications données dans la page qu’on peut ensuite modifier directement comme avec un traitement de texte.
Deux mots des travaux engagés : il s’agit dans un premier temps de défricher un bout de forêt pour y creuser une mare. En effet, le site (dénommé le Bois du Tronçay, à Sardy-lès-Épiry, proche de Marcilly) compte actuellement une zone humide qu’il est prévu de détruire pour construire l’usine. Une mesure compensatoire consiste à construire une mare "compensant" la destruction de la première dans un coin du bois qui sera conservé sur une partie du site...
c’est très poétique tout cela. Les arbres ont donc été coupés aujourd’hui pour permettre aux machines de creuser la mare demain. Le "déplacement des espèces" de la mare d’origine à la nouvelle est également prévu (sans rire). On ne sait pas encore s’ils emploieront un bulldozer ou une pelleteurs pour le transfert de la faune et de la flore.
Bref, tout cela n’est qu’un petit apéritif en comparaison des travaux de défrichement ultérieurs (le bois compte 100ha dont l’écrasante majorité sera coupée). Donc pas de quoi paniquer pour le moment, mais la manière de faire des autorités montre la détermination conjointe des barons locaux du PS, peu d’embarras à agir dans l’illégalité de la part de l’État, des médias bien peu concernés... On teste sans doute aussi notre capacité à mobiliser et les résistances auxquelles le projet devra faire face par la suite.
Raison de plus de nous organiser et de marquer une présence soutenue sur place dès maintenant. Et d’ouvrir des foyers multiples de résistance (courriels, appels téléphoniques, rassemblements ailleurs, etc.).