Des mauvaises récoltes qui ne remettent pas en question la politique insensée des agrocarburants
Plusieurs personnalités politiques et experts soucieux de penser à l’avenir appellent l’administration Obama à suspendre le programme de promotion des agrocarburants. De même, en raison des pénuries alimentaires, les trois agences alimentaires des Nations unies (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Programme alimentaire mondial et Fonds international de développement agricole) ont demandé à ce que la production de biocarburants soit « ajustée » à la baisse des récoltes aux Etats-Unis et dans d’autres pays. La FAO, en particulier, est extrêmement inquiète du manque de nourriture au niveau mondial et de l’augmentation des prix, dans un contexte de conditions météorologiques qui réduisent les récoltes au niveau mondial.
Pour ce qui est des Etats-Unis, on s’attend à une chute d’au moins un tiers de la récolte de maïs par rapport à l’an passé. De même, dans la ceinture céréalière eurasiatique qui s’étend de la Russie au Kazakhstan et à l’Ukraine, on fait face à de graves pénuries en raison de la sécheresse et de la forte chaleur de cet été. Certaines régions pourraient se voir contraintes de suspendre leurs exportations, ce qui aurait aussitôt des conséquences désastreuses vu l’importance de la production.
En vertu de la loi américaine sur le carburant renouvelable, l’essence vendue aux Etats-Unis doit contenir au moins 10 % d’éthanol. Jusqu’à présent, pas moins de 40% des récoltes de maïs étaient destinés à la production de ces agrocarburants. Mais cette proportion devra augmenter en fonction de la chute des récoltes pour respecter la norme de 10 %.
Face à la sécheresse exceptionnelle, sept gouverneurs américains ont appelé à suspendre cette norme, et le 30 juillet, une coalition de groupes d’éleveurs de bétail, de producteurs d’alimentation animale et d’autres ont demandé une dérogation, faisant valoir que tout le secteur de production de viande risque de sombrer, vu la pénurie de fourrage et les prix astronomiques. Or l’administration Obama refuse non seulement de suspendre les normes en question, mais elle veut même augmenter la part d’éthanol dans l’essence.
Et son Agence de protection environnementale est sur le point d’approuver l’utilisation de sorgho pour produire de l’éthanol. L’administration Obama veut faire croire aux agriculteurs que la suspension de la norme provoquerait une chute du prix de maïs, provoquant la faillite des producteurs.
L’idée d’utiliser de la nourriture pour faire du carburant dans un monde où se développe la faim n’est-elle pas une aberration ?
Comme le Baltimore Sun l’a souligné, la quantité de maïs requise pour remplir d’éthanol, ne serait-ce qu’un réservoir de SUV de 95 litres, « nourrirait un Asiatique affamé » pendant un an. (Source : EIR) Quand est-ce que les responsables américains reviendront-ils à la raison ? Le problème est que tous ces gens sont dans la logique financière et le copinage de réseaux. Ils ont perdu le sens de l’intérêt général et probablement la compréhension des menaces qui viennent.