Des produits radioactifs dans les égouts parisiens

Publié le par Gerome

4000 l d’urines contaminées d’un hôpital du Val-de-Marne ont été déversés dans les égouts et sont passés par 10 km du réseau de la capitale. L’Autorité de sûreté nucléaire se veut rassurante.

 

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L’incident est pour le moins inhabituel et suscite interrogations et inquiétudes. En fin de semaine dernière, l’Institut Gustave-Roussy (IGR) de Villejuif (Val-de-Marne) a été le point de départ d’une importante fuite de produits radioactifs. Jeudi et vendredi dernier, quelque 14000 l de liquide contaminé ont été déversés dans les égouts depuis cet hôpital spécialisé dans la lutte contre le cancer et ont transité par le réseau parisien sur 10 km entre les portes d’Italie (XIIIe) et de Clignancourt (XVIIIe)


La fuite s’est déclarée au niveau des cuves de déconcentration de l’établissement. Ces réservoirs situés dans les sous-sols de l’Institut permettent de stocker les urines des patients rendues radioactives par leurs traitements contre le cancer. Elles sont progressivement décontaminées avant de rejoindre les égouts.

Mais, en fin de semaine dernière, ce sont des fluides encore radioactifs qui ont été rejetés. « Nous avons eu en effet un petit incident, tempère l’IGR. L’évacuation des urines contaminées des patients pris en charge par les services d’hospitalisation en médecine  est reliée, via les canalisations, à deux cuves de stockage. Le problème est que nous avons constaté une fuite dans l’une des cuves qui n’était pas encore totalement décontaminée. Les liquides qu’elle contenait sont donc partis dans les égouts. » Dès qu’il s’est rendu compte de la fuite, vendredi, l’hôpital a alerté l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). L’institution, chargée de prévenir les risques liés à la radioactivité, se veut rassurante.

 

« La fuite n’a pas occasionné d’impact important, confirme l’ASN. Le taux de radioactivité était un peu supérieur aux niveaux réglementaires mais sans être dangereux. » Après avoir été déversées dans les égouts à Villejuif, les urines radioactives rejoignent le réseau parisien avant d’arriver dans l’usine de traitement des eaux de Colombes (Hauts-de-Seine). C’est là que le Siaap (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) a effectué des prélèvements lundi dernier qui viennent confirmer la non-dangerosité de la fuite.

 

« Avant que les écoulements arrivent à Colombes, il faut au maximum deux jours, explique Mercedes Galano, la directrice de l’assainissement au conseil général du Val-de-Marne. Ce délai étant passé, les collègues ont pu faire leurs mesures, qui n’ont pas révélé de dangerosité. De toute façon, nous n’avions pas d’agents dans ce secteur des égouts en fin de semaine dernière. » Mais la responsable souligne que « ce n’est pas un incident normal ». « On a très peu de soucis de cet ordre. Nous allons revoir avec l’IGR l’arrêté de déversement qui régule leurs rejets », ajoute-t-elle. L’ASN, qui promet un rapport écrit sur le sujet la semaine prochaine, assure que « des  correctives vont être demandées pour que ce type d’incident ne se reproduise pas ».

 

 


Publié dans Pollution

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