Environnement: Une position européenne ambitieuse pour le sommet de Rio
Les députés européens ont adopté ce jeudi une position commune pour le sommet Rio+20, qui se tiendra au Brésil en juin prochain...
Vingt ans après le premier Sommet de la Terre des Nations unies, Rio va redevenir la capitale mondiale de l’environnement pendant quelques jours en Juin prochain. Lors du sommet Rio+20, les délégations du monde entier viendront partager leurs positions et leurs ambitions pour une «économie verte». Ce sommet-anniversaire sera l’occasion pour l’Union européenne de présenter des résolutions ambitieuses, adoptées jeudi au Parlement. «Seules des mesures énergiques permettront à la population croissante mondiale de partager ses ressources naturelles limitées de manière équitable et durable à l'avenir», a déclaré Jo Leinen, président de la commission de l'environnement au Parlement européen.
L’«économie verte», thème de Rio+20, ne doit pas faire oublier «la nécessité de découpler croissance économique et épuisement des ressources naturelles», précisent les eurodéputés. «Je me félicite du signal envoyé sur le concept d’économie verte, réagit l’eurodéputée écologiste Sandrine Bélier. Non à la marchandisation et privatisation des biens communs, non à la reproduction des modèles qui nous ont conduits là où nous en sommes aujourd’hui; et oui à une économie moins consommatrice des ressources, plus équitable.»
Inclure la biodiversité et le respect de l’environnement dans les comptabilités privées et publiques serait une des solutions envisagée par le Parlement européen, qui appelle à trouver de nouveaux indicateurs de richesse et de bien-être pour remplacer le PIB. Les eurodéputés se déclarent également favorables à une «taxe Tobin» sur les transactions financières afin de financer les investissements publics, notamment dans les énergies renouvelables.
Au chapitre énergie, l’Europe souhaite profiter du sommet de Rio pour rappeler les dangers liés aux puits de pétrole dans les environnements fragiles, à l’image de l’Arctique, et afficher son opposition à l’exploitation des sables bitumineux et des gaz et huiles de schiste. Les eurodéputés demandent un contrôle des conditions de production des biocarburants et rappelle que la plus haute sécurité nucléaire est requise après la catastrophe de Fukushima.
Au-delà de l’économie verte, le Parlement européen a également précisé ses attentes en matière de protection des océans, de lutte contre la déforestation ou de promotion d’une agriculture biologique, locale et vivrière, qui permettrait de réduire la faim dans le monde. L’Europe insiste également sur la nécessité d’un contrôle plus strict des pollutions marines et un meilleur encadrement des zones maritimes protégées, accompagné d’une politique de «pêche durable» qui assure le renouvellement des espèces.
Une position très claire a été adoptée contre tout projet de «géo- engineering»: les députés européens ne veulent pas de parasol géant ou de nuages fabriqués au-dessus de l’Europe, mais appellent à une réelle mobilisation mondiale contre le réchauffement climatique avec des objectifs chiffrés, mesurés et vérifiés. Une ambition qui devra être confirmée par la Commission européenne en octobre puis portée devant le monde réuni à Rio en juin prochain.