France nature Environnement demande le retrait du Cruiser
L'association environnementale va demander le retrait de l'insecticide, qu'elle juge dangereux pour les abeilles. En France il est autorisé sur le colza, plante particulièrement mellifère...
La bataille contre le Cruiser n’est pas terminée. Elle passera même de nouveau par la case justice, jeudi 28 juillet. L’association France Nature Environnement a annoncé mercredi 27 juillet qu’elle déposait un nouveau recours devant le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative de France, contre cet insecticide qu’elle juge «dangereux pour les abeilles.» Or, il vient d’être autorisé sur le colza, «une plante très attractive pour les pollinisateurs.»
Pour Claudine Joly, chargée du dossier à FNE, «le colza est la plus grande culture mellifère de France. D’ici quelques semaines, près d’1,5 million d’hectares seront semés dans nos campagnes. Nous étions déjà très inquiets lorsque le Cruiser avait été autorisé sur maïs, mais là les risques prennent une ampleur considérable.»
L’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) et une trentaine d’élus avaient eux écrit le 13 juillet dernier au gouvernement pour obtenir l’abrogation immédiate de vente du Cruiser OSR qu’ils jugent «extrêmement toxique pour les abeilles.»
Le fabricant, le groupe suisse Syngenta, avait rétorqué, le 22 juillet, qu'il se défendrait contre toute mise en cause de son insecticide dans la mortalité des abeilles. «Nous allons combattre toute allégation», car «nous sommes convaincus de la qualité du produit et du fait qu'il puisse être utilisé en toute sécurité», précisait à l'AFP le directeur opérationnel de Syngenta, John Atkin. «Environ 2 millions d'hectares ont été traités avec le Cruiser ces quatre dernières années. Les données démontrent clairement et sans doute possible que l'usage du Cruiser ne comporte pas de risques pour les populations» d'abeilles, a-t-il insisté, ajoutant que ce produit a fait l'objet d'une surveillance très sévère.
Selon l'ONU, la mortalité des abeilles est en progression - jusqu'à 85% dans certaines régions - et pourrait avoir de graves conséquences sur la production alimentaire puisque la plupart des plantes, cultivées ou non, sont pollinisées par les abeilles. Le nombre de colonies d'abeilles a ainsi chuté de 10% à 30% ces dernières années en Europe, de 30% aux Etats-Unis et de plus de 85% au Moyen-Orient, ont précisé les Nations unies dans un rapport.