Inauguration d’une gigantesque centrale solaire à Perpignan
Conçue dans une région particulièrement exposée aux rayonnements, sur le site du marché international Saint-Charles (Pyrénées-orientales) – la première plate-forme européenne de distribution de fruits et légumes -, cette installation a nécessité deux années de travaux. Elle a été inaugurée jeudi dernier en présence de la ministre de l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, admirative de ce mastodonte qui n’est rien de moins que la plus grande centrale solaire du monde intégrée aux bâtiments et est constitué de la bagatelle de 97 000 tuiles photovoltaïques dispatchées sur les toits de 11 hangars, soit sur une superficie totale de 68 000 mètres carrés.
Des chiffres impressionnants et qui doivent être complétés par d’autres données qui le sont tout autant : 8,8 mégawatts (MW) de puissance installée et une production annuelle d’électricité évaluée à 9 800 mégawattheures (MWh), c’est-à-dire assez pour subvenir aux besoins énergétiques de 10 % des ménages perpignanais. Quant au courant produit sur la centrale (qui a nécessité un investissement de 54 millions d’euros, est la résultante d’une technologie française mais dont l’assemblage a été réalisé au Luxembourg), il sera injecté dans le réseau public et vendu à EDF sur la base d’un contrat d’achat courant sur vingt ans.
Le déplacement de « NKM » en terre catalane a aussi été pour la ministre l’occasion de faire le point sur la situation de la filière de l’énergie solaire, objet d’un moratoire de trois mois couvrant l’ensemble des projets de plus de 3 kilowatts-crête (KWc) entre fin 2010 et début 2011 – dans l’attente d’une restructuration qui a fait l’objet de féroces critiques de la part d’un grand nombre de professionnels du secteur, lesquels ont notamment reproché aux pouvoirs publics d’attenter à la survie des PME concernées et de ne pas s’être donnés les moyens de faire face à la concurrence chinoise. Les mesures gouvernementales découlaient d’« une responsabilité vis-à-vis de nos concitoyens qui paient la facture », a déclaré la ministre, qui a par ailleurs insisté sur le fait que la France est très en avance sur le programme défini dans le cadre du Grenelle de l’environnement : « les objectifs de 2020, on les aura atteints en 2016 et peut-être même en 2015. On a explosé toutes les prédictions ».
Selon les informations du ministère, la France disposerait en effet de 1 600 MW d’installations actuellement raccordées au réseau. Les unités solaires en attente de raccordement, elles, pèseraient environ 2 000 MW. C’est certes beaucoup plus que les 1 100 MW installés fin 2012 prévus initialement par le Grenelle mais ces chiffres ne consoleront assurément pas les entreprises qui n’ont pas survécu au moratoire précité…