INEDIT! Un Chinois poursuit les autorités à cause de la pollution
Pour la première fois, un Chinois poursuit en justice les autorités pour ne pas avoir pris de mesures adéquates de lutte contre la pollution atmosphérique, rapporte mardi le journal chinois Yanzhao Metropolis.
Le plaignant vit à Shijiazhuang, capitale de la province du Hebei, une ville souvent sujette au smog. Il réclame aux services municipaux de protection de l'environnement des dommages et intérêts pour la pollution qui a envahi sa ville, comme une bonne partie du nord de la Chine, cet hiver.
"Je propose des indemnités administratives afin de permettre à chaque citoyen de voir que dans ce brouillard, nous sommes les vraies victimes", explique Li Guixin au journal.
Son avocat, Wu Yufen, n'a pas souhaité faire de commentaire en raison de la "sensibilité" du dossier. Li a déposé plainte auprès d'un tribunal de district, qui n'a pu être joint. On ignore également si son recours sera accepté.
Li Guixin dit avoir dépensé de l'argent pour se procurer des masques à gaz, un purificateur d'air et un tapis de course pour faire des exercices physiques à son domicile quand la pollution a atteint des niveaux particulièrement élevés en décembre.
"En plus de menacer notre santé, la pollution nous a infligé des pertes économiques qui devraient être compensées par le gouvernement et les agences environnementales car le gouvernement touche les taxes professionnelles, il en bénéficie", fait valoir le plaignant.
La pollution de l'air a atteint des proportions alarmantes ces derniers jours encore dans le nord de la Chine.
Pékin est plongée depuis plus d'une semaine dans un épais smog et près de 150 entreprises ont interrompu leur production à partir de mardi, rapporte l'agence Chine nouvelle.
La province industrielle du Hebei, qui entoure la capitale, connaît parmi les taux les plus élevés de pollution de la Chine.
Les autorités ont multiplié ces dernières années les mesures censées réduire la pollution de l'air, en renforçant notamment l'arsenal judiciaire en la matière.
Mais ces règles sont appliquées avec plus ou moins de zèle par les autorités locales, dont les finances sont alimentées en partie par les taxes payées par les industries polluantes.