L'Afrique du Sud veut sauver ses rhinocéros
Le 22 septembre c’est la Journée sans voiture, une bonne initiative pour tenter de convaincre les populations de privilégier les modes de transports doux et ainsi de soulager la planète. C’est également une date importante pour la biodiversité puisqu’on a célébré hier la Journée mondiale du rhinocéros . Traqués par les braconniers pour leurs cornes, ces mammifères sont particulièrement menacés.
Le rhinocéros blanc du Nord (Ceratotherium simumcottoni) en particulier a vu sa population fondre comme neige au soleil, au point de ne plus atteindre aujourd’hui qu’une dizaine d’individus qui vivent tous en captivité. Quant à ses « cousins », leur situation n’est guère plus réjouissante. 287 individus ont en effet été tués par des braconniers depuis le début de l’année en Afrique du Sud , dont seize rhinocéros noirs (Diceros bicornis), une espèce pourtant en danger critique d’extinction selon la liste rouge établie l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Ces actes de barbarie, qui se sont déroulés en grande majorité dans le célèbre parc national Kruger, la plus grande réserve animalière du pays, ont été sévèrement réprimés par les agents de sécurité locaux. Depuis janvier, ces derniers auraient selon le WWF procédé à 165 arrestations, les condamnations allant parfois jusqu’à douze années de réclusion. « Les autorités sud-africaines prennent le problème très au sérieux et commencent à démanteler les gangs à l’origine de ces tueries. Placer ces criminels puissants derrière les barreaux pour 10 ou 20 ans, c’est envoyer un message fort à ces réseaux pour les inciter à stopper ces pratiques », a commenté le Docteur Joseph Okori, responsable du Programme Rhinocéros d’Afrique de l’ONG.
Les autorités sud-africaines se préparent également à recevoir des émissaires chinois et vietnamiens pour débattre des moyens à mettre en œuvre pour contenir la hausse de la demande de cornes de rhinocéros . Rappelons en effet qu’elles sont particulièrement prisées en Asie, où elles sont utilisées dans la médecine traditionnelle et où les populations leur prêtent des vertus qui n’ont pour l’heure pas été scientifiquement prouvées. « La demande pour la corne de rhinocéros et l’ivoire d’éléphant menace de détruire une grande partie du patrimoine naturel de l’Afrique. Nous voulons voir pour de bon la fin de ces marchés illicites en Asie », a indiqué le Docteur Morne du Plessis, directeur général du WWF Afrique du Sud.
Les délégations étudieront enfin les possibilités de mener conjointement des enquêtes criminelles et d’assurer un meilleur respect de la législation. Le temps presse…