L’agriculture biologique est sur la bonne voie en France
Le projet de loi d’avenir pour l’agriculture française vient d’être adopté par le Parlement. Il privilégie le développement de l’agro-écologie et prévoit de profondes modifications qui vont dans le sens d’une agriculture plus biologique, respectueuse de la santé et de l’environnement.
C’est parti pour l’agro-écologie. Le projet de loi d’avenir pour l’agriculture française porté par Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture, est bien plus préoccupé par l’écologie que beaucoup de militants politiques » verts « , a été adopté ce mardi 14 janvier 2014 par les Députés. L’objectif de ce projet de loi est d’associer la performance économique et la performance environnementale. Et si beaucoup doutent qu’il puisse être atteint, Stéphane Le Foll est convaincu que ces deux performances ne sont pas antinomiques et que de plus la transition agro-écologique est la seule voie d’avenir pour une agriculture responsable.
La stratégie retenue par le Ministre repose sur différentes mesures innovantes et qui vont entrainer une véritable rupture dans le monde agricole.
Une agriculture responsable de la santé et de l’environnement
Le texte prévoit en effet, et c’est un point majeur du projet, de promouvoir la conversion à une agriculture biologique et de privilégier les pratiques agricoles écologiques, pour protéger la santé et l’environnement! Nous en avions rêvé. Stéphane Le Foll l’a fait !
Le texte prévoit par ailleurs un encadrement strict de la prescription d’antibiotiques par les vétérinaires, et de la vente de ces médicaments, pour éviter le développement de l’antibiorésistance chez les animaux, et la consommation indirecte d’antibiotiques par l’homme via la chaine alimentaire.
En outre un meilleur suivi de l’impact des antibiotiques sur l’environnement et la santé, après leur autorisation de mise sur le marché, sera assuré.
Et concernant les pesticides, en plus du plan Ecophyto qui va dans le sens d’une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires par les agriculteurs, le texte prévoit l’interdiction de la publicité pour les pesticides à destination du grand public afin de réduire leur utilisation par les jardiniers et les responsables de l’entretien des terrains publics et de la voirie.
Mieux défendre les agriculteurs
Ces différentes mesures vont amener les agriculteurs à s’organiser différemment pour rester compétitifs. Le projet de loi en tient compte et prévoit de les aider, ainsi que les exploitants forestiers, par la création de groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE) pour qu’ils puissent mettre en commun leurs savoirs faire et leurs moyens, et bénéficier d’aides majorées.
Quant aux problèmes récurrents posés par la grande distribution qui pousse en permanence les prix d’achat à la baisse, la nomination d’un médiateur est prévue pour aider les agriculteurs à mieux se défendre.
Par ailleurs, pour mettre fin à des pratiques abusives de plus en plus courantes, la protection des appellations d’origine et indications protégées va être améliorée.
Enfin, pour éviter les trafics en tous genres et la déforestation sauvage, les importateurs et vendeurs de bois et produits dérivés qui ne respecteront pas les obligations prévues par le règlement européen en matière de contrôle de la traçabilité des produits, se verront appliquer des sanctions sévères, sous forme d’amendes pouvant aller jusqu’à 100 000 euros, et de prison.
Un enseignement plus productif
Concernant l’enseignement, le texte prévoit le regroupement des établissements d’enseignement supérieur agricole public et des organismes de recherche, dans une seule structure, Agreenium, pour que l’enseignement agricole ne se limite pas à l’accumulation de savoirs mais devienne également une source d’innovation et d’investissement.
La balle passe dans le camp du Sénat
Ce texte de loi va maintenant être transmis au Sénat qui va en débattre en avril 2014. Son adoption définitive devrait avoir lieu au début de l’été 2014. Bien entendu il va falloir encore s’attendre à des demandes de modifications du texte de la part des industriels de l’agriculture pour lesquels seul compte le rendement. Mais Stéphane Le Foll a averti qu’il n’était pas du genre à se laisser impressionner. Courageux !