L’agriculture urbaine est en plein essor
« L’agriculture urbaine ne permettra jamais d’atteindre une autosuffisance alimentaire pour de grandes villes. Cependant, elle pourrait devenir le mode de culture le plus économique et le plus rentable, notamment en termes d’énergie et de transport ».
L’effet démultiplicateur des apports de la participation citoyenne avec l’agriculture urbaine comme celle impulsée par les Incroyables Comestibles est reconnu par des études récentes. Ce n’est pas un hasard si la Ville de Paris soutient le mouvement participatif des citoyens jardiniers solidaires depuis plus d’un an par l’appel à participer lancé depuis la Maison des Acteurs du Paris durable et plus récemment par l’accueil des actions pédagogiques qui ont été menées sur les parvis de l’Hôtel de Ville en partenariat avec les représentants du collectif « Projet Vergers Urbains » composé du réseau informel d’acteurs issus des villes en transition, de la permaculture et du mouvement des Colibris impliqués à titre personnel ou associatif dans différentes structures visant à promouvoir les « cultures » urbaines.
L’agriculture urbaine s’est fortement développée ces dernières années par la mise en place de jardins partagés, d’associations de type AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), de systèmes de cultures sur les toits ou d’actions collectives citoyennes comme le mouvement des incroyables comestibles. Les circuits courts gagnent des adeptes.
Une étude de l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement menée en juin 2012, intitulée « Système d’alimentation durable », a comptabilisé les surfaces potentiellement cultivables dans la ville de Bruxelles pour le maraîchage, la fruiticulture ou l’aquaponie, techniques de cultures biologiques intensives à main d’œuvre intensive.
En comptant les terrains vagues, les jardins, les parcs et les toitures plates où la culture pourrait être envisagée, la superficie totale cultivable serait de 1300 hectares, générant plusieurs milliers d’emplois à temps plein. D’après les expérimentateurs de l’autosuffisance alimentaire, il est généralement admis qu’en régime à prévalence végétarienne, un hectare est nécessaire pour nourrir une famille. 1300 hectares sur la Ville de Bruxelles ne permettront donc pas d’assurer la sécurité alimentaire de la ville.
L’agriculture urbaine ne permettra jamais d’atteindre une autosuffisance alimentaire pour de grandes villes au vu des surfaces potentiellement cultivables. Cependant, elle pourrait devenir, d’ici quelques années, le mode de culture le plus économique et le plus rentable, notamment en termes d’énergie et de transport dans un contexte d’énergies fossiles toujours plus chères. Ce sont dans les villes que se trouvent à la fois les bouches à nourrir et la main-d’œuvre disponible, ce qui fait de ce mode d’agriculture un gisement d’emplois non négligeable à l’échelle européenne.