L’agroécologie pourrait permettre de protéger la planète
Un rapport de l'Onu publié mardi estime que le développement de l'agroécologie (méthode basée sur le renouvellement des sols) peut permettre d'améliorer les rendements dans les régions les plus pauvres tout s'adaptant au réchauffement climatique.
"A ce jour, les projets agroécologiques ont montré une augmentation moyenne des rendements de 80% dans 57 pays en développement, avec une augmentation moyenne de 116% pour tous les projets africains", a affirmé à l’AFP Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l’Onu pour le droit à l’alimentation et auteur du rapport. "La science dit aujourd'hui que les méthodes agroécologiques sont meilleures que l'utilisation d'engrais chimiques pour accroître la production agricole dans les régions où sévit la faim", ajoute-t-il. Grâce à cette méthode, les petits agriculteurs de certaines régions du monde pourraient doubler leur production d’ici à 10 ans, estime le rapport de l’Onu.
Alors que les prix alimentaires mondiaux ont battu un nouveau record en février selon la FAO (l’organisation de l’Onu pour l’alimentation et l’agriculture), la question de l’accès à ces denrées alimentaires reste brûlante avec la perspective d’une planète comptant 9 milliards d’habitants en 2050.
Par ailleurs, l’urgence de limiter l’impact de l’homme sur les éco-systèmes est mis en avant et le rapport estime que "l’agroécologie peut jouer un rôle central". Cette méthode comprend "le recyclage des nutriments et de l'énergie dans l'exploitation, plutôt que l'introduction d'apports extérieurs ; l'intégration des cultures et du bétail ; la diversification des espèces et des ressources génétiques dans l'écosystème agricole dans le temps et l'espace". Grâce à l’agroécologie, les terres supporteraient ensuite mieux les phénomènes de sécheresse ou d’inondations. De plus, les sols stockeraient mieux le carbone, selon l'Onu.
Cependant, la méthode est "encore insuffisamment appuyée par des politiques publiques ambitieuses et va donc rarement au-delà du stade expérimental", regrette Olivier de Schutter.