L'Algérie va investir massivement dans les énergies renouvelables
Cette annonce alléchante émane de Nordine Bouterfa, PDG du groupe public de gaz et d’électricité Sonelgaz, et correspond au montant du plus important programme de développement des énergies renouvelables jamais entrepris dans le pays. Et pour cause : l’Algérie produit actuellement la quasi-totalité de son électricité à partir de gaz naturel. Une situation qui a fini par indisposer les pouvoirs publics, lesquels ont récemment mis sur pied une stratégie nationale destinée à jeter les bases d’une production électrique provenant à 40 % de technologies propres à l’horizon 2030.
Très ambitieux, d’autant que l’Algérie part à peu près de zéro, l’objectif passe évidemment par des investissements très conséquents – il faudra débourser de toute façon plus que les quinze milliards d’euros promis par le gouvernement algérien en début de semaine, ceux-ci ne couvrant « que » la période 2011-2021 – et par la concrétisation de projets de grande ampleur.
On pense ici à Desertec, gigantesque chantier international qui doit mobiliser quelque quatre cents milliards d’euros d’ici 2050 et assurer 15 % des besoins énergétiques de l’Union Européenne (UE) mais dont on ignore encore s’il pourra être mené à bien. Son aboutissement servirait bien entendu aussi les intérêts d’Alger, qui n’aura donc mis que quelques semaines à « s’aligner » sur le voisin marocain, dont les desseins en matière d’énergie solaire bénéficieront d’un coup de pouce français de cent millions trois cent mille euros, ainsi que l’a annoncé mi-juillet le ministre de l’Énergie Éric Besson.
L’été écoulé a en outre été marqué par l’inauguration dans la région saharienne de Hassi R’mel, à environ cinq cents kilomètres au sud d’Alger, du premier complexe électrique hybride d’Algérie. Une unité qui est également – surtout – la première au monde à combiner une matrice de miroirs paraboliques et une centrale à turbines à gaz.
Le tableau n’est malheureusement pas immaculé, loin de là, les autorités ayant indiqué en mars dernier vouloir exploiter le potentiel d’hydrocarbures de roche-mère du pays, estimé à plus de mille milliards de mètres cube. Elles n’ont pas changé d’opinion depuis. Peut-être aussi parce que la polémique sur les gaz de schiste n’a pas encore traversé la Méditerranée…