L'apiculture française agonise
Cet automne, les frelons asiatiques ont décimé leurs ruches. «Dans notre département, 20 à 30% des abeilles meurent à cause de lui. Près de 80% des apiculteurs sont touchés, leur principal problème c'est qu'aujourd'hui les abeilles ne veulent plus sortir et ne ramènent plus de protides. La reine cesse alors de pondre», déplore Olivier Fernandez, président des apiculteurs de Midi-Pyrénées qui prône le classement du frelon en espèce nuisible. Mais au printemps, c'est un autre fléau qu'il craint de devoir affronter: celui des semis OGM.
Courrier aux élus
Pour éviter que leurs abeilles ne butinent du pollen de maïs génétiquement modifiés de type Mon 810, ces défenseurs de la biodiversité ont même participé à des actions militantes ce mois-ci, parmi lesquelles l'occupation du site Monsanto de Monbéqui, dans le Tarn-et-Garonne. Ils demandent au gouvernement d'interdire rapidement le maïs OGM en France. Une position qu'ils ont réitérée hier lors de leur assemblée générale, à Toulouse.
«L'Union européenne interdit la présence d'OGM dans le miel, avant même les semis on se dit que nous allons devoir jeter toute notre récolte. Nous allons donc demander aux élus de Haute-Garonne, que ce soit les maires ou les députés, de se positionner sur cette question. Ils peuvent par exemple prendre un arrêté interdisant leur utilisation, même s'il vient à être cassé après», poursuit Olivier Fernandez, soutenu par le président de l'Union nationale de l'apiculture française, Olivier Belval. Selon ce dernier, la production française de miel est passée en quinze ans de 37 700 tonnes à 18 000 tonnes avec le même nombre de ruches. En moyenne les ruches produisent moins. Une chute imputée à la présence de nombreux pesticides dans les champs et jardins verts de France.