L'élevage du saumon de Norvège pollue gravement
Le saumon de Norvège, le plus consommé en France, ne sort pas directement des fjords et son exploitation intensive serait dévastatrice pour l’environnement. L’association norvégienne de défense de l’environnement Green Warrior vient de dénoncer les conséquences de ce phénomène dans un rapport.
La Norvège exporte 600 000 tonnes de poisson par an. C’est le troisième secteur de son économie après le pétrole et le gaz. Partant de là, on peut comprendre que le pays défende son industrie.
Sauf que les poissons sont maltraités. On estime en effet les décès entre 10 et 20% de la population totale des saumons. Selon des autorités vétérinaires, ceux-ci souffrent souvent d’un manque d’espace, de malformations, d’infirmités, d’un environnement stressant et inconfortable ou encore de maladies. Les vaccins qui leur sont administrés, eux, peuvent provoquer entre autres des péritonites. Par ailleurs, la moitié des saumons souffriraient graves problèmes de cœur.
A ces éléments s’ajoute le fait que l’élevage intensif du saumon menace tout un écosystème. Les « évasions » de saumons dans la nature font partie des point noirs de cette industrie. Chaque année, ils sont entre 255 000 et 2,5 millions de spécimens à s’échapper des filets. Les rivières norvégiennes sont de ce fait assaillies par des individus d’élevage.
La montaison des cabillauds suscite elles aussi de vives inquiétudes. Effrayés par les fermes, ils seraient régulièrement contraints de migrer d’autres zones.
Le saumon Vosso est actuellement en voie d’extinction alors que sa population était florissante dans les années 1980. Des espèces d’oiseaux marins de Scandinavie déjà en danger sont par conséquent encore plus menacées avec la raréfaction de leurs sources de pêches, sachant que pour produire un kilo d’« or rose », l’industrie « engloutit » de 2,5 à 5,5 kilos de poissons sauvages. Les pertes de nourritures polluent de surcroît l’alimentation des poissons sauvages et changent leurs caractéristiques.
Les matières fécales rejetées en mer par les milliers de fermes constituent un problème supplémentaire. L’autorité de contrôle de la pollution norvégienne estime dans un rapport datant de 2009 que « les déchets d’une ferme à poissons de taille moyenne d’environ 3120 tonnes de saumons équivalent à ceux des égouts d’une ville de 50 000 habitants ». En les comptant toutes, la quantité de rebuts est semblable à celle générée par les égouts d’une ville de 8,8 millions d’habitants, soit près de deux fois la population du pays (!) De quoi préoccuper les spécialistes, surtout que si la température de l’eau augmente avec le réchauffement climatique, les fjords seront aux prises avec de graves problèmes d’eutrophisation.
Green Warrior s’inquiète enfin des maladies et des parasites véhiculés par ces élevages intensifs, le plus dévastateur étant le pou de mer. Pour s’en débarrasser, les industriels utilisent un pesticide interdit en Europe mais autorisé en Norvège, le diflubenzuron, pourtant cancérigène.
Vous en reprendrez bien une petite tranche…