L’obésité nuit à la planète
L’humanité pèse 287 millions de tonnes. Ce sont les chiffres de la London School of Hygiene and Tropical Medicine.
Les chercheurs ont estimé le poids des 4,6 milliards d’humains adultes présent sur la planète. Bilan : sur les 287 millions de tonnes au total, 18,5 millions de tonnes de mauvaise graisse. Plus exactement : 15 millions de tonnes sont dues au surpoids (IMC compris entre 25 et 30) et 3,5 millions dues à l’obésité (IMC supérieur à 30).
En tout, les 18,5 millions de tonnes en trop représentent l'équivalent de 200 porte-avions, ou 300 millions d'êtres humains.
Cette étude, publiée dans BMC Public Health, révèle que le poids moyen d’un être humain sur Terre est de 62 kg. Mais les différences nationales sont immenses, entre l’Amérique du Nord qui représente 6 % de la population mondiale et 34 % du poids dû à l’obésité, et à l’opposé, l’Asie et ses 2,8 milliards d’adultes, qui ne se retrouve impliquée qu’à hauteur de 13 % dans l’obésité
Mais la principale découverte de l’étude réside dans les conséquences environnementales d’un tel surpoids. La surcharge pondérale entraine mécaniquement un besoin supérieur en énergie, et en particulier en énergie alimentaire. En mouvement comme au repos, le métabolisme d’un corps en surpoids consomme davantage d’énergie, et doit donc manger plus.
La production alimentaire mondiale s’en ressent fortement : ces 18,5 millions de tonnes excédentaires correspondent à une population mondiale augmentée de 300 millions d'individus. Il faut donc produire toujours plus, pour mourir des appétits toujours plus grands. Les risques de pénuries alimentaires, et de manque de terres agricoles augmentent donc plus rapidement.
Mais ce n’est pas tout : la consommation d’énergie pétrolière est également affectée. Il existe une corrélation importante entre le poids et la consommation d’essence. De la même façon d’une voiture au coffre chargé consomme plus, une voiture au conducteur corpulent réclame plus d’essence. Or, l’obésité est particulièrement présente dans les pays occidentaux très industrialisés, tels que les Etats-Unis, mais aussi comme le Koweït, le Qatar ou encore les Émirats arabes unis. Dans ces contrées, les voitures sont très fréquemment utilisées, du fait notamment d’un pétrole très peu cher, contribuant à davantage de sédentarité.