La biodiversité aura bien droit à son Agence nationale

Publié le par Gerome

Cette dernière devrait voir le jour courant 2013.


Officialisée mi-septembre à l’occasion de la Conférence environnementale par le chef de l’État en personne, la création de l’Agence nationale de la biodiversité  n’est plus qu’une question de mois. Appelé de leurs voeux par les écologistes et autres associations de protection de l'environnement , cet organisme sera « chargé, sur le modèle de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), de venir en appui des collectivités locales, des entreprises, comme des associations », avait indiqué François Hollande en ouverture de ladite Conférence.


Partisan d’une approche allant « au-delà d’une certaine conception de la “nature musée” », pour la bonne raison que « la biodiversité existe aussi au quotidien », le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait ensuite précisé que les ministères de l’Agriculture et de l’Écologie « mèneront les travaux nécessaires pour fixer son périmètre et ses moyens » en vue d’une création dans le courant de l’année prochaine. Cette mesure majeure est en quelque sorte la suite logique des engagements pris par Paris lors du sommet de Nagoya (Japon) en fin d’année dernière et de la stratégie nationale instaurée par l’ancienne majorité, dont l’hôte de Matignon a admis qu’elle est « reconnue par tous les acteurs comme un élément fondamental ». Aussi sera-t-elle « déclinée dans tous les ministères », tandis que la loi cadre « biodiversité », « qui sera également présentée en 2013, reprendra toutes les orientations » de la future agence.


« Lorsqu’un maire veut lutter contre le réchauffement climatique, il va voir l’ADEME. S’il veut faire quelque chose dans le domaine de l’eau, il peut consulter les agences de l’eau, mais pour la biodiversité il n’y avait pas encore d’interlocuteur », a pour sa part constaté Christophe Aubel, directeur de l’association Humanité et Biodiversité interrogé par nos confrères de 20 Minutes. Et de prôner le lancement d’une « agence opérationnelle qui puisse mettre en œuvre les politiques publiques en faveur de la biodiversité et aider les collectivités territoriales, les entreprises ou les associations à en faire autant ». Le gouvernement semble enclin à exaucer son souhait.


 

« Développer, grâce à des moyens renforcés, un outil indispensable en termes de connaissances »

Également citée par le quotidien, la ministre de l’écologie Delphine Batho, qui a désigné deux « préfigurateurs » chargés d’« analyser les missions susceptibles d’être confiées à l’Agence dans le domaine de la biodiversité terrestre et marine », a ainsi indiqué hier que l’une des principales tâches du futur organisme sera « de favoriser, d’accompagner et de développer l’ensemble des actions concrètes, opérationnelles, partout en France ». « Qu’il s’agisse de la biodiversité extraordinaire, protégée sur des sites remarquables, ou de la biodiversité ordinaire, sur l’ensemble du territoire, grâce notamment à la création de continuités écologiques », a-t-elle spécifié. L’autre grande mission de l’Agence « sera de développer, grâce à des moyens renforcés, un outil indispensable en termes de connaissances ».


Celle-ci a aussi vocation à sensibiliser nos concitoyens, qui en cette période de crise économique sont surtout préoccupés par l’état de leur portefeuille, et à accroître la superficie des aires protégées. Gravement menacé par la hausse du thermomètre mondial, l’acidification des océans qui en découle, la pollution et la surpêche, l’écosystème marin devrait quant à lui faire l’objet d’une attention particulière.


M. Hollande avait par ailleurs insisté mi-septembre sur les nécessités de réduire le recours aux pesticides [NDLR : Rappelons que la France est le pays qui en utilise le plus dans l'Union Européenne (UE) ], de limiter l’artificialisation des sols et de promouvoir le développement d’un nouveau modèle agricole, plus durable et plus respectueux de l’Homme et de l’environnement que l’actuel.

Le chantier est immense et ne doit occulter aucun domaine d’action. Il va aussi sans dire qu’il suppose une implication sans faille de l’ensemble des acteurs concernés. Élus nationaux, responsables locaux, dirigeants d’entreprises, simple citoyens : chacun aura sa part de responsabilité dans sa réussite. Ou son échec…

 

 


 

 

Publié dans Les bonnes nouvelles

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