La déforestation pourrait réduire à terme les précipitations de 20%

Publié le par Gerome

Grâce à un satellite et à des modèles prédictifs, une équipe a pu suivre l'impact des forêt denses sur les courants d'air qui les survolent. L'air qui a circulé au dessus d'une forte végétation peut fournir deux fois plus de pluie qu'un autre. A cause de la déforestation, la saison sèche pourrait connaitre en 2050 21% de précipitations en moins qu'aujourd'hui au Brésil.

 

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La déforestation massive avait déjà son lot de fléaux connus, mais pour la première fois une estimation chiffrée de ses effets sur les précipitations a été donnée. Selon l'équipe de Dominick Spracklen, qui publie son étude mercredi dans Nature, les pluies devraient être réduites de 21% lors de la saison sèche de 2050 en Amazonie.


Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont utilisé un satellite de la NASA dans le but de surveiller les précipitations et la végétation. Une fois les données insérées dans un modèle de prédiction, il a ainsi été conclu que l'air qui circule assez longtemps au dessus d'une forêt est capable de générer deux fois plus de précipitations que s'il passait au dessus d'une région à la végétation plus rase. Un surplus d'humidité qui provient de l'évapotranspiration des feuilles.


Néanmoins, Dominick Spracklen de l'université de Leeds l'avoue lui-même, "nous avons été surpris de découvrir que cet effet se produit sur plus de la moitié des tropiques. Nous avons trouvé que les forêts de l'Amazone et du Congo maintenaient les précipitations de la périphérie des bassins forestiers - des régions où un grand nombre de personnes vivent et dépendent de la pluie pour leur subsistance."


Les effets sur les précipitations sont à l'échelle d'un continent


Aujourd'hui, le matériel disponible permet d'étudier le parcours de l'air sur dix jours et non plus seulement à l'endroit où la pluie tombe. Il est également important de pouvoir intégrer dans les modèles le mélange et la circulation des différents courants qui finissent par se mêler.

Pour Stephen Arnold, co-auteur de la publication, "nous devons prendre en compte comment l'air interagi avec la végétation au cours de son voyage à travers l'atmosphère, souvent sur des milliers de kilomètres. Cela a des implications importantes sur la manière dont les décideurs devraient examiner l'impact environnemental de la déforestation, puisque ces effets sur les précipitations peuvent être ressentis non seulement localement, mais aussi à l'échelle d'un continent."


Dominick Spracklen renchérit pour sa part : "le Brésil a récemment fait des progrès pour ralentir le taux historiquement haut de déforestation en Amazonie et notre étude souligne que ces efforts doivent être maintenus si l'on souhaite éviter un impact sur les précipitations. La forêt amazonienne les maintient dans les importantes régions agricoles du sud du Brésil, tandis que la préservation des forêts du bassin du Congo les augmenterait dans le sud de l'Afrique où l'agriculture dépend de la pluie. Une augmentation de la sécheresse dans ces régions aurait de sévères répercutions pour ces fermiers qui pratiquent l'agriculture vivrière."

 

 


Publié dans Nature

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