la fonte des glaces arctiques pourrait coûter 45 000 milliards d’euros

Publié le par Notre Terre

réchauffement climatique

 

Des chercheurs ont estimé le coût pour l’économie mondiale de la fonte des glaces du pôle nord : 60.000 milliards de dollars (soit 45.000 milliards d’euros). Un impact qui serait du aux millions de tonnes d’un puissant gaz à effet de serre, le méthane que contient la banquise. -


Si les glaces arctiques fondent et libèrent le méthane emprisonné sous elles, le coût pourrait atteindre 60.000 milliards de dollars (45.000 milliards d’euros), soit presque autant que la valeur de l’économie mondiale en 2012, déclarent des scientifiques dans la revue Nature. En effet, au rythme actuel de la fonte des glaces, des quantités immenses de gaz à effet de serre seront bientôt libérées dans l’atmosphère et aggraveront le réchauffement climatique. Une véritable bombe à retardement qui pourrait coûter très cher à l’économie mondiale.

Encore plus actif que le CO2

Le méthane est un gaz à effet de serre très puissant, vingt fois plus actif que le CO2. Il est produit par la dégradation des matières organiques, et on estime qu’il en existe près de 50 milliards de tonnes sous les glaces de la mer de Sibérie orientale. Sous l’ensemble du pôle nord, les quantités s’élèvent à plusieurs centaines de milliards de tonnes, et la libération, ne serait-ce que d’une fraction, engendrerait une catastrophe climatique sans précédent.

Alors que la hausse des températures du globe est déjà bien entamée, et que l’on a enregistré l’année dernière un nouveau record, la fonte des glaces libère de plus en plus de méthane emprisonné. Un scénario évoquant la libération d’une importante quantité de gaz n’est donc pas qu’une éventualité. Et les répercussions sur le climat et les conditions de vie globales difficiles à imaginer.

Des conséquences désastreuses

C’est ce qu’ont voulu évaluer des chercheurs en climatologie des universités de Cambridge et de Rotterdam, grâce à une modélisation informatique. L’impact économique calculé ne concerne que la mer de Sibérie, « et le prix total pour tout le méthane du cercle Arctique serait bien plus lourd« , déclarent-ils.

Le logiciel, appelé PAGE09, est utilisé par l’EPA, l’Agence de Protection de l’Environnement américaine, et une de ses précédentes versions a permis l’élaboration du rapport Stern en 2006, premier rapport sur le changement climatique mené par un économiste et non par un climatologue. La simulation a été lancée 10.000 fois, assurant un résultat solide, et prend en compte une large quantité de facteurs, comme la hausse des températures, du niveau de la mer, les sécheresses et inondations, les répercussions sur la santé publique.

« C’est le premier calcul de ce type dont nous ayons connaissance« , explique Chris Hope, l’un des auteurs, « et nous sommes prêt à recevoir les avis et l’aide de quiconque souhaitant y participer. Mais nous n’avons plus beaucoup de temps ! C’est tellement énorme et rapide, les gens ont le devoir de se réveiller et de voir la vérité en face« .

Une « bombe économique à retardement »

Les calculs ont pris en compte un scénario où le méthane serait relâché petit à petit sur 30 ans, ou avec un largage instantané. Dans les deux cas, les conséquences désastreuses restent les mêmes, et ce sont les pays en voie de développement qui subiraient 80% des dommages. Aussi, les auteurs qui concluent à une véritable « bombe économique à retardement« , invitent les gouvernements à agir rapidement avant qu’il ne soit trop tard.

 

 


Publié dans Nature

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