La France et la Chine veulent construire une ville écolo modèle
Un pré-accord de coopération franco-chinois sur le grand chantier d’une ville nouvelle, modèle de développement durable, dans la province de Hubei, au centre-est de la Chine, a été signé vendredi à Lille. Le premier secrétaire du PC de la province de Hubei, Li Hongzhong, le ministre français de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, Philippe Martin, et Martine Aubry, présidente de Lille métropole et représentante spéciale pour le partenariat avec la Chine, ont ainsi paraphé une lettre d’intention après avoir visité un écoquartier lillois.
Cinq sites d’accueil possibles de la future ville pilote de 200 à 300 km2 ont été pré-sélectionnés. Et une trentaine d’entreprises françaises sont potentiellement intéressées à participer au projet, qui n’en est encore qu’au stade préliminaire. De nombreuses sociétés françaises sont déjà implantées dans le Hubei, qui compte près de 60 millions d’habitants.
Martine Aubry s’était rendue en juillet dernier sur place pour présenter le «savoir-faire» français dans le domaine du développement durable. Li Hongzhong a souhaité lui que «les entreprises françaises performantes dans l’écologie et le développement durable fassent de (sa) province leur point d’entrée en Chine». Le ministre Philippe Martin a souligné de son côté que «l’enjeu de la ville durable c’est aussi de lutter contre l’effet de serre».
Parmi la dizaine d’entreprises qui assistaient à la signature du pré-accord, vendredi, chacune a ses spécialités. Ainsi Thales espère placer ses systèmes de gestion de trafic dans la future plateforme intermodale qui accompagnera le nouveau terminal 3 de l’aéroport de Wuhan, outre les équipements de signalisation ferroviaire, ou servant à la mobilité et à la sécurité urbaine. Alstom compte mettre en avant ses réseaux électriques intelligents, tenant compte des énergies nouvelles à la production intermittente (éolien et solaire), ou du développement à venir de la voiture électrique. Suez Environnement et Veolia, grands groupes français de service (assainissement, déchets, eau potable et électricité), déjà très actifs en Chine, sont aussi dans les starting blocks.
De plus petites sociétés étaient également présentes, comme UMO, dans l’ingénierie, qui regroupe six entreprises spécialisées dans les bâtiments verts (Terao), la gestion de l’eau et des déchets (Burgeap), l’architecture et l’urbanisme (AOA), le conseil aux collectivités pour la mobilité (Iris) ou encore l’acoustique urbaine (Tisseyre) et la climatologie (Meteodyne). Le cabinet d’architecture ARTE Carpentier, qui a construit deux opéras en Chine, dont celui de Shanghai, ainsi que la maison du peuple à Wuhan, veut aussi être de la partie.