La Grèce mise sur les énergies renouvelables pour relancer son économie
L'Allemagne serait particulièrement intéressée pour importer de l'électricité verte chez elle...
La Grèce peut-elle relancer son économie grâce aux énergies renouvelables? Le premier ministre Georges Papandréou prévoit en tout cas un avenir radieux aux énergies solaires et éoliennes, et encourage les investissements de grands groupes internationaux dans l’exploitation du vent et du soleil de son pays.
Ainsi, il vient tout juste d’annoncer un nouvel investissement de 1,133 milliard d’euros, pour la création de parcs photovoltaïques dans le pays, qui doivent produire 458 mégawatts (MW). Le plus grand de ces parcs, d’une puissance de 200 MW, sera créé dans le département de Kozani (nord-ouest), par une société détenue à 100% par la filiale d’énergies renouvelables de l’Entreprise publique d’électricité (DEI). Avec son budget de 500 millions d’euros, ce parc doit devenir l’un des plus grands parcs photovoltaïques au monde.
Cette annonce intervient quelques jours après une autre intervention de Georges Papandréou confirmant l’intérêt de l’Allemagne pour «acheter du soleil grec», en important de l’électricité produite par les parcs photovoltaïques du pays. «Nous pouvons fournir aux Allemands de 10.000 MW à 15.000MW» a-t-il assuré.
L’Allemagne est particulièrement intéressée après l’annonce d’Angela Merkel, d’abandonner progressivement sa production d’énergie nucléaire. Pour importer de l’énergie, elle mise entre autres sur l’immense projet de centrale dans le désert du Sahara, Desertec, mais l’instabilité politique dans cette région pourrait le remettre en cause.
Pour ce faire, la Grèce envisage d’installer à terme 20.000 hectares de parcs solaires, pour un budget de 20 milliards d’euros. Ce qui pourrait générer 60.000 emplois.
La Grèce tient donc à tirer son épingle du jeu, et devenir la plaque tournante des énergies renouvelables en Europe. Et pas seulement pour les revendre. La part de la production d’électricité à partir des Enr doit atteindre 29% d’ici à 2020, contre 12% actuellement (dont 8,6% grâce à la seule hydrolélectricité). La marge de progression du solaire et de l’éolien est donc considérable.
L’électricité est majoritairement produite actuellement via une technologie très polluante, les centrales à lignite. DEI s’est donc lancée dans une importante phase d’investissement pour remplacer ses usines, avec des partenaires internationaux, comme le grand industriel chinois Sinovel Wind Energy, ou le Français EDF-Energies nouvelles.