La « super-pollution » gagne Shangai
La polémique enfle et la peur grandit dans l’Empire du Milieu.
On n’a sans doute pas fini d’entendre parler de cet effrayant nuage, révélateur d’une pollution atmosphérique devenue gravissime et qui, fait exceptionnel, a suscité l’indignation – et l’inquiétude – de l’ensemble des médias chinois. Un nuage artificiel qui « squatte » le ciel de Pékin depuis plusieurs jours et surplombe désormais aussi Shangai, ville la plus peuplée de l’Empire du Milieu (NDLR : la mégapole compte environ vingt millions d’habitants), lequel se heurte de plein fouet aux limites de son propre gigantisme et doit absolument, de l’avis de millions de personnes excédées, repenser son modèle de développement économique, comprenez accorder davantage d’importance à la protection de l’environnement et des âmes.
Si le vent devrait vite chasser les polluants et rendre l’atmosphère plus respirable, « la pollution a atteint avant-hier à Shangai un indice de 254, soit le plus haut niveau depuis sa création (par les autorités locales) il y a deux mois», relatent nos confrères de 20 Minutes. Un record qui pourrait rapidement être battu si les pouvoirs publics ne prennent pas de dispositions radicales pour réduire les rejets de gaz à effet de serre, notamment ceux dus au transport et ceux générés par les industries chimiques et autres centrales à charbon. Celles-ci continuent de « fleurir » dans la future première puissance économique mondiale, bien obligée de répondre à l’accroissement démographique.
Des « mesures d’urgence » qui pourraient ne pas suffire
Intégrant les niveaux de dioxyde de soufre (SO2), de dioxyde d’azote (NO2), de monoxyde d’azote (NO), d’ozone (O3) et bien sûr de particules fines, l’indice précité stipule qu’au-delà de 200, les activités sportives en extérieur sont proscrites dans les établissements scolaires. « À partir de 300, les écoliers sont même dispensés (de se déplacer) pour ne pas respirer l’air pollué », poursuit le site Internet du quotidien.
Ce seuil pourrait-il bientôt être franchi ? En attendant, le Bureau de protection de l’environnement de Shangai a instauré des « mesures d’urgence » à destination des structures polluantes et demandé aux chantiers de construction de limiter au maximum leurs émissions de poussières.
Nul doute qu’il faudra aller beaucoup plus loin et s’attaquer aux causes du phénomène plutôt qu’à ses conséquences. Sans quoi le nuage reviendra. Probablement plus dense…